L’Algérie occupe la 105e place sur 180 pays dans l’édition 2018 de l’«Indice de perception de la corruption » (IPC 2018) établi par l’ONG de lutte contre la corruption Transparency International (TI), et gagne 7 places par rapport au précédent rapport. Avec une note de 35 points sur 100 en 2018, l’Algérie améliore légèrement son classement par rapport à la 112e place de l’IPC 2017 (avec une note de 33/100).
Comme le constate l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), dans un communiqué rendu public à l’occasion de la publication de l’IPC 2018, «l’Algérie est classée à la 10e place dans le groupe des pays arabes et à la 18e place en Afrique ». Les voisins maghrébins, « Maroc et la Tunisie, sont mieux logés », note l’AACC. « C’est le statu quo pour l’Algérie qui n’enregistre aucun progrès, avec une note et un classement toujours aussi désastreux que ceux des dernières années », estime l’AACC qui note qu’il ne peut y avoir des progrès « en l’absence d’une politique de protection des dénonciateurs ».
« Comment peut-il y avoir des progrès (en Algérie, ndlr) quand nombre de ces »agents publics» restent impunis face à de gros scandales de corruption ? Comment peut-il y avoir des progrès quand la justice ne fait aucun effort pour déclencher des poursuites lors d’affaires de corruption publiées par la presse ? » affirme encore le communiqué signé par Djilali Hadjadj, porte-parole de l’AACC. Outre ces constats, l’AACC fait une série de propositions en matière de lutte contre la corruption. « L’AACC interpelle le gouvernement à l’effet de cesser immédiatement les représailles » à l’encontre des « lanceurs d’alerte dans des scandales de corruption et des journalistes pour leurs enquêtes à ce sujet ».
En matière de législation, l’association « demande au gouvernement algérien » de « prendre le temps nécessaire » pour « compléter et enrichir le projet de loi qu’il vient de déposer à l’APN, visant à modifier la loi du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption », pour se conformer davantage à la « Convention des Nations unies contre la corruption, notamment dans les dispositions ayant trait au processus effectif de déclaration du patrimoine des agents publics; à la transparence dans les marchés publics; à la protection des dénonciateurs de la corruption; à l’indépendance réelle de l’agence gouvernementale contre la corruption et à la coopération judiciaire internationale ».
En dessous de la moyenne
Selon le rapport 2018 de Transparency International, on note que l’Algérie occupe la 105e place avec d’autres pays comme l’Egypte, la Côte d’Ivoire, le Brésil, le Pérou, le Salvador et la Zambie. On constate également, d’après les données publiées dans le document, que parmi les notes obtenues par l’Algérie en matière d’IPC, dans l’ensemble des rapports de Transparency, la plus haute est de 37/100, alors que la plus basse est de 33/100.
Dans l’IPC 2018, « six sources », parmi les 13 sur lesquelles est construit le document de Transparency International pour cette année, ont contribué à établir la note (moyenne) attribuée à l’Algérie.
La plus haute note (39/100) a été accordée par le « World Economic Forum » dans le cadre du sondage sur les « Risques globaux extrêmement préoccupants » (Global Risks of Highest Concern Business). Deux autres organisations, « Bertelsmann Foundation Transformation » et (The) « Economist Intelligence Unit », ont attribué la même note, à savoir 37/100. Un 35/100 a été accordé par « Global Insight ». Et la plus basse note ayant servi au calcul de l’IPC 2018 de l’Algérie a été de 32/100, attribuée par « PRS International » et « Varieties of Democracy » (V-Dem).