Une réunion s’est tenue le 28 juillet dernier entre le ministre des transports et des investisseurs dans le secteur du transport aérien. Cette réunion a été notamment marquée par l’absence de la compagnie aérienne nationale Air Algérie, ce qui laisserait penser qu’il y a une volonté de la part du gouvernement de faire émerger des nouvelles compagnies aériennes privées en Algérie.
Le ministre, Aïssa Bekkaï, ainsi que Rédha Tir, le président du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese), ont longuement écouté, au siège du ministère des transports, des opérateurs privés qui tentent depuis plusieurs années d’investir dans le secteur du transport aérien.
Une volonté d’ouvrir le ciel aux compagnies privées ?
Lors de cette réunion, le ministre des transports a pu se rendre compte de l’ampleur des obstacles auquels les investisseurs qui veulent se lancer dans le secteur de l’aérien font face, estiment nos confrères du quotidien Le Soir d’Algérie, qui précisent que le but de cette réunion « singulière » était de déterminer les difficultés des opérateurs privés, dont certains activent déjà dans le domaine du transport du personnel dans le secteur des hydrocarbures.
Depuis 2003, et le scandale Khalifa, le secteur de l’aérien dans le pays est monopolisé par Air Algérie. Tout nouveau projet de compagnie aérienne privée a été gelé par les autorités officielles. Les opérateurs ont également fait remarquer au ministre que le secteur de l’aérien a été placé au sein du grand ministère du transport et des travaux publics, ce qui a grandement retardé son évolution.
Pour le ministre, la décision d’ouvrir le ciel aux sociétés privées en Algérie revient aux hautes autorités du pays. Animé par une forte volonté de relance économique et de création d’emplois, le ministre a toutefois indiqué que des obstacles administratifs et juridiques seront levés pour les investisseurs privés.
Des investisseurs face à la bureaucratie
Après avoir écouté les opérateurs et investisseurs, le ministre des transports a sans doute mieux cerner les causes qui ont mené au blocage du développement du secteur de l’aérien en Algérie pendant ces 20 dernières années. Un des intervenants, grand producteur de fruits et de légumes de la région de Biskra, essaie depuis 2018 de créer sa propre compagnie aérienne de fret, et ce, afin d’exporter sa production. Cet investisseur veut éviter de faire appel aux compagnies étrangères, mais aussi à Air Algérie et à son service cargo.
En trois ans, cet investisseur a dû renouveler son dossier à trois reprises, vainement. Jusqu’à ce jour, il n’a pas eu une autorisation lui permettant de créer enfin sa compagnie. Plusieurs autres lois bloquent les volontés d’investir dans ce domaine, dont celle qui autorise la location des avions d’occasion, mais qui impose l’achat d’avions neufs. Une aberration pour les professionnels du secteur de l’aérien, estime un autre opérateur présent dans la réunion qui a eu lieu au siège du ministère des Transports.
À l’issue de cette réunion, le ministre des transports, Aïssa Bekkaï, a demandé à chacun des opérateurs présents de formuler des propositions qui vont permettre le déblocage de l’investissement dans ce secteur. Les investisseurs, selon la même source, ont souligné une manifeste volonté du ministre des Transports d’apporter des facilités qui vont bientôt permettre le lancement de nouvelles compagnies privées en Algérie.