Les petits véhicules chinois, communément surnommés les Capsules, n’offrent aucun confort aux usagers.
L’appel à des prestataires privés, l’ouverture de plusieurs lignes, l’aménagement des abribus… sont autant de décisions prises dans le cadre du transport urbain. Ces dernières demeurent insuffisantes surtout que les transporteurs dictent leur loi et activent à leur guise sous le regard passif d’une direction qui donne l’impression de ne servir à rien. 99% des transporteurs travaillent sans délivrer de ticket, ils marquent les arrêts là où il leur semble, ils ne respectent pas le nombre de passagers à transporter, selon la capacité du véhicule.
Le plan de circulation également ne prend pas en considération les aléas du moment. En supprimant par exemple l’arrêt de Harkat, les passagers en provenance de la gare routière principale et voulant joindre la partie ouest de la ville sont obligés de revenir sur leurs pas et faire plus de 500 mètres afin de prendre la ligne 5. La suppression de l’arrêt en question est due aux encombrements qu’il engendre juste à proximité des feux tricolores.
La ville de Bouira a pris de l’ampleur. Joindre l’extrémité Est à l’Ouest et le Nord au Sud nécessite d’aller jusqu’au siège de la wilaya pour ensuite emprunter des moyens de locomotion. Le projet de doter 13 wilayas du tramway doit toucher un chef-lieu de wilaya qui, avec le pôle universitaire, la réalisation de la forêt récréative de Erich, le lotissement Ouled Bellil éloigneront plus les citoyens du centre-ville. En attendant, plusieurs moyens de transport sont en place pour faciliter les déplacements. Malgré la mise en place d’un plan de circulation, la prestation laisse à désirer et les déplacements d’un point à un autre s’apparentent à un parcours du combattant quand la météo se gâte. Deux lignes restent les plus importantes. La liaison entre la gare routière et le centre-ville et la ligne qui relie la ville à la cité des 140 Logements en passant par les 1 100 Logements dénommée la 5. Les bus ne sont pas adaptés au transport urbain. Les petits véhicules chinois, communément surnommés les Capsules n’offrent aucun confort ni à la montée ni à la descente. Leurs propriétaires ne respectent pas les arrêts désignés par des abribus. Ils s’arrêtent à la demande du client, faisant fi du règlement.
L’Etub, une entreprise publique, dispose de bus à trois portes. Ses personnels sont dotés de tenues. Cette entreprise a l’exclusivité sur la liaison entre la nouvelle gare routière et le centre-ville. Elle a mis quelques bus sur les autres lignes, mais ils sont boudés par les clients qui préfèrent le privé parce qu’il s’arrête partout. Malgré plusieurs écrits, la situation revient à la case départ. Aucun privé ne délivre de tickets aux voyageurs, les receveurs sont souvent des mineurs utilisés par les transporteurs à la journée. Ces travailleurs occasionnels ne bénéficient d’aucune couverture sociale ou assurance. Même les chauffeurs sont parfois des jeunes qui conduisent à leur guise, passant outre le confort des passagers. Le prix est aussi une entrave à une bonne prestation. Le coût est passé de 10 à 20 DA, voire 25 pour les bus et les petits véhicules chinois. Devant cette désorganisation et ces aléas, les fraudeurs ont trouvé une faille pour s’engouffrer dans le circuit. Les transporteurs collectifs rôdent autour du supermarché qui avait annoncé avant son ouverture, la mise en place d’un transport gratuit. Les taxieurs eux sont partout surtout que ceux qui sont dûment accrédités préfèrent les liaisons vers Alger, Sétif ou Béjaïa, des trajets plus rentables.
La course vers une de ces villes équivaut à plusieurs journées de travail en ville. Voilà pourquoi il est difficile de trouver un taxi. Cette situation profite aux fraudeurs, parce que tout le monde rentre tôt chez lui, il est pratiquement impossible de se déplacer en début de soirée. Les transporteurs en commun garent à 18 heures. C’est à cette heure que les clandestins sont les plus demandés. Une entreprise privée est venue tenter de combler un vide en mettant en place des taxis joignables par téléphone.
La formule ne semble pas arranger les clients de Bouira qui préfèrent prendre un fraudeur qu’ils connaissent. Les responsables du secteur doivent intervenir pour mettre de l’ordre dans un secteur plus que stratégique. Le transport est un facteur encourageant le tourisme, l’investissement surtout que Bouira dispose désormais d’infrastructures hôtelières et n’est plus qu’à une heure de la capitale.