Bientôt, des trains vont circuler à plus de 160 km/heure en Algérie. Cet objectif sera atteint avec la modernisation des transports ferroviaires et l’acquisition de nouvelles locomotives, de nouveaux autorails et la rénovation des voies électrifiées pour augmenter la vitesse des trains. C’est ce qu’a annoncé hier à la radio nationale M. Yassine Bendjaballah, directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF).
«C’est la dernière année où l’on va exploiter l’ancien matériel», a annoncé M. Bendjaballah, qui a fait état de la mise en place du nouveau programme de modernisation des transports ferroviaires. Le plan d’investissements, doté de 127 milliards de dinars octroyés par les pouvoirs publics, mis en place en 2014, commence à prendre forme avec la transmission de «toutes les commandes, qui sont entre les mains des fournisseurs».
A partir de 2016, «on va démarrer progressivement la mise en place du matériel et les nouvelles acquisitions», a affirmé M. Bendjaballah, selon lequel 50% des 127 milliards de dinars d’investissement global de ce programme ont été engagés. Il y a d’abord une commande de 17 autorails auprès du constructeur français Alsthom pour les grandes lignes et le réseau inter-villes avec une enveloppe de 21 milliards de dinars. «C’est un matériel moderne, le plus récent, qui répond aux exigences de haute qualité.
On va l’acquérir bientôt», a annoncé le DG de la SNTF, qui a précisé que l’ancien matériel sera bientôt envoyé à la casse, dont les anciens autorails. Les grandes lignes comme Alger-Oran, Alger-Annaba, Alger-Constantine, Alger-Béjaia, Chlef, avec une forte demande «seront privilégiées dans ce programme», selon M. Bendjaballah qui a précisé qu’à partir de 2016 «on va répondre progressivement à la demande des grandes lignes, puis ce sera vers Biskra, Touggourt, et les Hauts plateaux». Programmée à l’orée de 2025 par le gouvernement, l’électrification du réseau ferroviaire est également l’autre grand axe de ce programme de modernisation du rail.
A cette échéance, il y aura 100 % de voies électrifiées, soit 12 500 km, contre 3 800 km de voies électrifiées actuellement, relève par ailleurs le DG de la SNTF, qui, sur la question d’un TGV algérien, s’est contenté de dire qu’il y a des études de faisabilité pour ce projet. «Nous, on s’inscrit dans une logique régionale, nous sommes en phase d’étude. Il y a cette volonté publique» de concrétiser ce projet, a t-il relevé, parlant de la future ligne à grande vitesse entre Oued Tlélat vers la frontière marocaine en cours de réalisation.
«C’est une ligne très moderne», a-t-il affirmé, indiquant dans la foulée que la future ligne Birtouta-Zeralda (wilaya d’Alger) permettra aux trains de circuler à 160 km/heure. Pour le TGV, «ce sera progressivement, pour arriver à 220 km/h». «Nous n’avons pas d’échéance pour le TGV, mais nous sommes en phase d’étude pour le corridor à plus de 360 km/h», a encore expliqué M. Bendjalballah. Par ailleurs, l’entreprise va réhabiliter dans ses ateliers de Sidi Bel Abbes 202 voitures pour toutes les distances, aussi bien de banlieues que des grandes lignes et des trains pour les étudiants.
FRET: L’AUTRE CHANTIER DE LA SNTF
«Le chantier a démarré pour leur rénovation avec une enveloppe de huit milliards de dinars», alors que la SNTF a passé commande pour la fourniture de 30 locomotives de 4 000 CV auprès de GCM «pour développer le fret», a-t-il encore souligné, avant de parler du projet de réhabilitation par un groupe US de locomotives aux ateliers de Sidi Mabrouk, à Constantine. Le même projet est pris en charge à Rouiba (Alger) par l’américain General Motors, pour injecter dans le réseau 25 locomotives diésel afin de renforcer le transport de marchandises, explique M. Bendjaballah.
En fait, le challenge pour la SNTF est d’améliorer ses parts de marché dans les transports de marchandises, les 2% actuels étant insignifiants. «Avec l’acquisition de 30 nouvelles locomotives, on pourra reprendre ce qu’on a perdu dans les années passées. On s’inscrit dans logique de vente d’une prestation la plus complète possible», affirme le DG de la SNTF, qui a fait état des projets de partenariat en cours avec les entreprises portuaires de Béjaia et d’Alger pour l’enlèvement et le transport de marchandises vers les ports secs.
La SNTF, selon son directeur général, compte augmenter ses parts de marchés dans le fret ferroviaire à 17% à l’orée de 2019. Par ailleurs, il a annoncé la mise à niveau et la réhabilitation des anciennes gares ferroviaires, sinon la modernisation et le réaménagement de beaucoup d’entre elles, qui datent de l’époque coloniale. Le but de cette opération «est d’assurer le maximum de confort et de sécurité aux voyageurs», a-t-il expliqué.
Ce programme sera complété par un autre, qui va démarrer en 2017. En toile de fond de ces grands travaux ferroviaires, il y a l’aspect humain, en particulier la sécurité dans les trains, et la sécurité des trains, notamment contre les actes de vandalisme et les agressions à l’intérieur des voitures. Outre un programme de formation et de sensibilisation orienté vers les jeunes, il a fait état de l’acquisition et le déploiement dans les trains et les gares de matériels de télésurveillance. Enfin, M. Bendjaballah a assuré que le réseau ferroviaire sera connecté, en particulier à Alger, avec le métro, pour assurer un maximum de mobilité et de confort aux voyageurs dans les zones urbaines.