Alors qu’il rêvait d’une grande carrière en natation, le jeune Oussama Hellal Berrouane s’est découvert une autre passion qui lui a permis d’entrer dans l’histoire du triathlon national en s’adjugeant la première médaille dans une épreuve internationale.
L’enfant d’Oran avait pourtant tout pour écrire son nom en lettres d’or sur les tablettes de la natation nationale. Dès son enfance, il aimait nager, une passion que son père Ali, un ancien cycliste, a vite remarquée, et s’est empressé de lui préparer le cadre idéal afin d’étaler toutes ses prouesses dans cette discipline sportive.
C’est dans le petit club du CSFA Oran qu’Oussama, alors âgé de 12 ans, a fait ses premiers pas dans la natation. A l’époque, la piscine olympique de « M’dina J’dida » accueillait, à elle seule, tous les amateurs de ce sport, ce qui a rendu le travail au sein de cette infrastructure très difficile.
Mais cela n’a pas pour autant dissuadé le futur médaillé de bronze en individuel et argent par équipes lors des Jeux africains (JA) abrités par Rabat (Maroc) l’été passé. Il a tout fait pour s’illustrer et tracer un chemin vers la gloire.
Mais comme les ambitions du jeune athlète étaient grandes, il a choisi de rejoindre le club sportif amateur de « Bahia nautique », dont l’entraîneur n’est autre que l’ancien champion, Sofiane Bouchakor.
« Sous la houlette de Bouchakor, j’ai beaucoup progressé. Je me voyais capable d’aller au bout de mes ambitions et cela se traduisait dans mon parcours lors des différentes compétitions régionales et nationales », raconte Oussama Hellal à l’APS.
Deux médailles pour ouvrir l’appétit
Hélas, le souhait de l’élève de suivre les traces de son maître ne sera pas exhaussé. Ayant hérité de la passion du vélo de son père, il a été victime en 2016 d’une chute en pratiquant son deuxième sport préféré, lui causant une sérieuse blessure à l’épaule.
Une blessure qui constitua un sérieux handicap pour poursuivre sa carrière de nageur. Et depuis, l’idée de se reconvertir en triathlète a germé dans son esprit.
« Après m’être rendu compte que mes prestations en natation allaient régresser à cause de ma blessure, je me suis intéressé au triathlon, un sport peu pratiqué en Algérie mais qui m’a impressionné, car il me permettait de m’exprimer dans mes deux disciplines préférées, à savoir la natation et le vélo, en plus de la course à pied », se souvient encore Hellal.
Sa première compétition continentale dans cette discipline remonte à 2016 lorsqu’il a participé à la Coupe d’Afrique au Maroc. Cette expérience va le stimuler davantage pour redoubler d’efforts. Il participera d’ailleurs, deux années plus tard, aux Jeux méditerranéens (JM) à Tarragone, en Espagne, où il se classa 15e sur 29 participants.
Les efforts du jeune athlète oranais vont être récompensés par un premier titre individuel majeur, en remportant la médaille de bronze lors des précédents JA au Maroc, et ce, pour la première participation algérienne au triathlon lors de ces Jeux. Il a également fait partie du quatuor algérien qui a offert à l’Algérie une médaille d’argent dans l’épreuve par équipes de la même manifestation.
« Je peux qualifier notre prestation d’exploit, du moment que le triathlon n’est qu’à ses débuts en Algérie, comparativement aux autres nations, dont nos voisins tunisiens et marocains qui ont pris beaucoup d’avance sur nous. Aussi, nous n’avons pas bénéficié d’une préparation idéale pour aborder cette compétition dans les meilleures conditions possibles », se réjouit le même interlocuteur.
Les JM Oran-2021 ou le rêve brisé
Auréolé de ces deux distinctions, l’athlète algérien voit plus grand. Son objectif est désormais de se qualifier aux Jeux Olympiques de Paris en 2024, histoire d’oublier sa déception née de l’annulation de l’épreuve de triathlon des prochains JM que sa ville natale, Oran, abritera en 2021.
« C’est vraiment dommage que le triathlon ne soit pas inscrit au programme des prochains JM. Je tablais énormément sur une médaille d’or à la maison sous les encouragements de mes proches et amis. Cela ne va pas néanmoins me décourager, car je me suis tracé un objectif plus valeureux, celui de me qualifier aux JO-2024 à Paris, étant donné que les dés sont déjà jetés pour les prochains Jeux à Tokyo en 2020 », regrette-t-il.
Mais Oussama sait très bien ce qui l’attend pour exaucer son rêve. Il doit collecter le maximum de points lui donnant le droit de participer à des JO qui exigent d’énormes sacrifices.
« Je m’entraîne d’arrache-pied pour progresser davantage, mais mon seul handicap a trait au volet financier. Il faut avoir des moyens conséquents pour participer aux compétitions internationales, lesquelles sont synonymes de points exigés pour valider mon billet pour les JO », explique-t-il.
Et comme la Fédération algérienne de triathlon n’a pas encore reçu son agrément, Oussama Hellal, encore étudiant à l’Université d’Oran, puise dans ses moyens financiers personnels et l’aide de sa famille pour participer à des compétitions organisées dans des pays voisins.
« Je souhaiterai que les autorités sportives du pays viennent à mon aide pour exaucer mon rêve, celui de participer à la plus importante compétition planétaire, à savoir les JO », espère encore le triathlète qui a déjà prouvé son talent lors des JA, une épreuve à laquelle il a pris part tout en étant blessé, rappellera-t-il.
APS