Tribunal militaire de Blida : Bouteflika de nouveau pointé du doigt

Tribunal militaire de Blida : Bouteflika de nouveau pointé du doigt

Le juge instructeur près le tribunal militaire de Blida a entendu les accusés dans les affaires de corruption liées aux législatives de 2017 et celle de la prétendue fille du président déchu Abdelaziz Bouteflika « Madame Maya ». L’affaire devra être jugée vers la fin du mois de juin en cours.

Parmi les personnalités influentes de l’époque auditionnées dans le cadre des deux affaires, l’ancien chef des services de renseignement, le général-major à la retraite Bachir Tartag. Le prévenu a indiqué au juge que les ordres venaient à l’époque de l’ancien président.

Selon des éléments rapportés par le quotidien Echorouk concernant les législatives de 2017, l’ancien chef des services de renseignement a déclaré au juge instructeur qu’il « ne faisait qu’appliquer les ordres du président de la République qui viennent par l’intermédiaire de son frère Saïd Bouteflika concernant le dossier du fils de Djamel Ould Abbes ».

À ce propos, il n’a pas manqué de rappeler que Bouteflika était alors « président d’honneur du FLN ». Pour ce qui est du dossier de la prétendue fille du président déchu, Tartag a également affirmé que « la présidence de la République, par le biais du coordinateur de sécurité, a demandé de temporiser, car il s’agit d’une affaire qui concerne personnellement le président ».

Affaires des sommes saisies au domicile de madame Maya à Moretti

Sur une question concernant le dépôt des sommes d’argent saisies au domicile de « madame Maya » dans une Banque publique, Tartag a rappelé « qu’après perquisition, les services de sécurité avaient effectivement découvert des sommes en dinar et en devise au domicile de Zoulikha Nechnech sis à la résidence d’État Moretti ».

Il affirme que « les sommes saisies avaient été déposées à la Banque d’Algérie (BA), au lieu de les garder dans la caserne », précisant que les « reçus de l’opération de dépôt existent ». Le prévenu précise également que « tout le monde était au courant à l’époque, même l’ancien ministre de la Justice Tayeb Louh ».

À noter que l’ensemble des accusés dans le cadre de ces deux affaires sont poursuivis principalement pour « abus de fonction », « non-respect des procédures d’enquêtes en vigueur ». Pour rappel, le juge instructeur militaire avait décidé en mars dernier de regrouper les deux affaires ; « législatives 2017, et madame Maya », dans un seul dossier.