Dans une analyse faite par Hakem Bachir, professeur de mathématiques au lycée Colonel Lotfi d’Oran il est indiqué que les résultats des dernières années montrent la montée du nombre de bacheliers malgré la diminution du taux de réussite vu que le nombre de candidats ne cessent d’augmenter.
Le nombre de lauréats est en train d’atteindre une moyenne de 50%. Selon ce professeur, l’explosion du nombre de candidats et du nombre de bacheliers se fera au Bac 2015-2016, car ce nombre avoisinera les 350 000 bacheliers étant donné que le nombre de candidats avoisinera les 800 000.
Les infrastructures universitaires seront insuffisantes pour accueillir tous ces universitaires. Ceci est le résultat de la jonction de la cinquième et sixième année primaire.Le nombre de recalés au baccalauréat chaque année se compte en centaine de milliers de candidats ce qui est énorme. Et parmi ces candidats, près de 30% abandonnent les études, soit cette année 2014 un nombre avoisinant les 100 000.C’est pourquoi la refondation du système éducatif est imminente, selon lui, pour éviter une telle déperdition car ces candidats étaient destinés à un avenir plus prometteur.
Ces candidats pouvaient être pris en charge dès la fin de leur cursus au collège, si les lycées techniques n’avaient pas été démantelés et si la formation professionnelle avait joué son rôle. « Notre système éducatif est défaillant après la crise vécue cette année dans les lycées. Une crise qui se poursuivra encore pendant deux ans pour atteindre l’université en 2016 » écrit le professeur. Le ministère de l’Enseignement supérieur comme celui de l’Education ne peuvent subvenir aux besoins de cette génération, fruits de la réforme du système éducatif, vu le manque d’infrastructures et d’encadrement car aucune planification n’a été jusqu’à ce jour faite.
Les décisions politiques occasionnelles et annuelles sont souvent prises pour calmer la tension sociale ou pour faire appel au populisme sans tenir compte du côté pédagogique qui est définitivement abandonné pour être remplacé par le politique.Pour lui, en 2016, on aura plus de 400 000 étudiants en première année universitaire.
Dès maintenant, on doit penser non pas à une réforme mais à une vraie refondation de tout le système éducatif. De plus, parmi ces 400 000 jeunes, près de 200 000 ne termineront jamais leurs études alors quelles seront les solutions prévues.Dans tous les pays du monde, des statistiques et des planifications sont faites et suivant celles-ci aucune improvisation n’est décidée.
Tous les 5 ans les livres et les programmes sont revues et mis à jours sauf en Algérie, selon le professeur.« Un ministre est parti un autre est venu et le changement n’est pas pour demain. Ajouté à cela, un Premier ministre qui décide à la place des éducateurs et qui annonce les résultats du baccalauréat dans le secteur de l’éducation cela n’existe qu’en Algérie ».Le taux de réussite au baccalauréat élevé ne doit pas être un indicateur de la réussite des réformes, en cours dans le système éducatif, selon H.Bachir, ni celle d’un ministre en poste car ce dernier exige une évaluation objective et un examen sérieux de tous les programmes de réforme.
Les examens du baccalauréat ne sont pas le seul facteur déterminant dans le façonnement de la future main-d’œuvre, ce sont les politiques et plans du développement du pays qui préparent à l’avance pour la production des besoins de l’économie et la société en termes de main-d’œuvre et de cadres, selon une vision à long terme qui vise à établir un système de formation solide et en harmonie avec ces besoins. L’organisation du baccalauréat nécessite de longs mois de préparation. Surveillance, répartition des élèves dans les salles, conservation des sujets, gestion des copies et des notes et mobilisent l’Éducation nationale.
Les chefs d’établissements eux veillent à ce que les cours et activités pédagogiques puissent se poursuivre dans de bonnes conditions matérielles le plus tard possible, grâce à un aménagement de l’emploi du temps des classes qui tienne compte de la disponibilité effective des enseignants.Le professeur suggère que les épreuves soient réparties en deux parties : Les épreuves passées par anticipation en fin de 2AS. Ces épreuves se passeront en deux à trois jours et concernent les matières non essentielles qui seront optionnelles en 3AS.
Ces épreuves se passeront au maximum en trois jours et concernent généralement les matières essentielles suivant la branche. Selon lui, les scandales lors de la correction et à l’annonce des résultats ont mis à nus ce que l’on a toujours dit sur l’échec de l’organisation.Là aussi l’Onec est pointé du doigt pour le choix des correcteurs où l’on a assisté à l’appel à d’enseignants n’ayant jamais enseigné la terminale ou à des retraités. Donc il est temps de rétablir les délibérations avec jury et revenir au livret scolaire.
Synthèse Ines B.