Tombeur logique du Bayern Munich (2-0) grâce à un doublé de Diego Milito, l’Inter remporte sa troisième Ligue des champions.
Le club milanais devient la première écurie italienne à réaliser le fabuleux triplé Championnat-Coupe-Ligue des champions. Comme contre Chelsea et Barcelone, José Mourinho a gagné la bataille tactique face à Louis van Gaal. (Photos Reuters et Presse-Sports)
Cette saison 2009-2010 était donc celle de l’Inter Milan. Vainqueur de son 18e Scudetto et de sa 6e Coupe d’Italie, le club milanais s’est adjugé sa 3e Ligue des champions, quarante-cinq ans après l’avoir soulevée pour la dernière fois. L’attente fut longue pour les supporters nerazzurri mais la fin de cette « malédiction » tellement enivrante l’a déjà reléguée au rang des souvenirs. Tombeur du Bayern Munich (2-0), samedi soir à Madrid, l’Inter va fêter tout le week-end le premier triplé réussi par une écurie italienne.
La victoire décrochée par les Nerazzurri est à l’image de la formidable saison des joueurs de José Mourinho. Un bloc costaud difficile à prendre en défaut capable de se projeter rapidement en contre et faire parler sa redoutable efficacité grâce à des éléments de grande valeur. Meilleur buteur nerazzurro en Serie A (22 réalisations), Diego Milito est l’une des figures de proue de cet Inter historique. C’est déjà lui qui avait offert la victoire en finale de la Coppa Italia face à la Roma (1-0) et c’est lui qui avait délivré le peuple interiste, dimanche dernier à Sienne (1-0) lors de la dernière journée de Championnat. C’est encore ce diable d’argentin qui a fait la différence à Bernabeu d’un magnifique doublé.
Milito encore décisif
Alors qu’on jouait depuis 35 minutes au cours d’un premier acte loin d’être emballant, Milito ouvrait la marque au terme d’une action limpide. Sur un dégagement de Julio Cesar, Milito déviait de la tête pour Sneijder qui lui remettait dans la course après trois petites caresses. Demichelis était « aux fraises », pris de vitesse par « El Principe » qui s’en allait battre Butt sans fioriture. L’international albiceleste doublait la mise au terme d’une action de grande classe à la 70e. Esseulé sur la droite et lancé par Eto’o, il effaçait facilement Van Buyten avant de marquer d’un intérieur du droit imparable.
Si le Bayern, privé de Ribéry (suspendu)présent dans les tribunes,a peut-être proposé le meilleur jeu en possédant majoritairement le ballon (67% de possession en première période, 70 au terme du match), il a cruellement manqué de réalisme. Une carence mortelle face à une telle formation de l’Inter. Bloqué par le système de son ancien élève Mourinho au Barça (1997-2000), Louis van Gaal a tenté à la pause de remobiliser ses troupes qui ont retrouvé la pelouse avec davantage de velléités. Mais les Bavarois se sont alors heurtés à un grand Julio Cesar, à la parade devant Müller (46e, 63e) et Robben (65e). Ce dernier a tout tenté pour faire la différence comme face à la Fiorentina, Manchester United et Lyon mais il s’est heurté à la science défensive mise en place par Mourinho, digne successeur de Helenio Herrera, apôtre du catenaccio et lauréat de la C1 en 1964 et 1965. Et cela, dans une antre de Bernabeu où le Portugais pourrait s’asseoir fréquemment la saison prochaine…
Emmanuel Langellier