Le président de la République a abordé, vendredi, lors de trois interventions devant les participants au segment Afrique du sommet du G8, les thèmes qui focalisent l’attention.
Il s’agit d’abord de la sécurité dans le continent africain qui conditionne tout le reste. A ce propos, le chef de l’Etat relèvera d’emblée « la volonté politique de l’Afrique de s’attaquer aux conflits et de relever le défi de la paix et de la sécurité ». Il rappellera que l’Union africaine a proclamé l’année 2010 «Année de la Paix».
Cette proclamation n’est pas un simple slogan car, expliquera-t-il, « elle s’appuie sur une architecture dont plusieurs composantes essentielles sont déjà opérationnelles en particulier le Conseil de Paix et de Sécurité et le Comité des Sages ». Enfin la constitution de la Force africaine en attente qui progresse de manière satisfaisante ainsi que le système d’alerte précoce ont été évoqués par le président de la République. Ces deux outils constituent, selon lui, des priorités pour l’Afrique.
En conclusion, Bouteflika a mis l’accent sur la volonté africaine de se prendre en charge. Le continent a cependant besoin, dira-t-il, « d’un appui plus déterminé et constant de la communauté internationale, en particulier de la part des membres du G8 ». Il fera notamment référence à la nécessité « de maintenir la présence et le soutien des partenaires dans la phase post-conflit pour aider à relever les défis de la réconciliation et de la reconstruction ».
LE PAIEMENT DES RANÇONS EST UNE SOURCE DE FINANCEMENT AU TERRORISME
Dans une seconde intervention, il a mis en exergue les différentes formes de criminalité transnationale qui se manifestent, selon lui, par « l’exacerbation et d’expansion du phénomène du terrorisme et ses connexions de plus en plus fortes avec le crime transnational organisé, le trafic de drogues, d’armes et la prise d’otages ».
Le président de la République évoquera surtout la région du Sahel « devenue zone de repli des groupes terroristes » et d’autre part les efforts coordonnés des Etats de la région pour lutter contre ce péril.
Il a affirmé à ce propos la pratique éminemment déplorable du paiement des rançons aux groupes terroristes, qui constitue dans son essence et sa finalité une source de financement du terrorisme. Pour lutter efficacement contre cette criminalité transnationale, le président de la République a plaidé pour une étroite coopération régionale et internationale.
« La communauté internationale et le G8 en particulier, estime-t-il, ont un rôle à jouer » « Nous attendons que les pays du G8 apportent leur soutien aux mécanismes de coopération adoptés au plan régional, à l’instar des pays de la région sahélo-saharienne, pour prendre en charge efficacement la lutte contre ces fléaux».Le chef de l’Etat a fait, enfin, une intervention sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement avec un accent particulier sur la santé infantile et maternelle.
«Ce sont-là des domaines où l’Afrique accuse donc un grand retard, même si la situation varie selon les pays et les régions », observe-t-il. Tout en développant l’expérience algérienne qui a donné des résultats, il estimera que là aussi le « partenariat avec le G8 est aussi nécessaire ». « Cette lutte est multidimensionnelle. Elle porte sur les principaux paramètres de la croissance et du développement économique et social », a expliqué le président Bouteflika.
Synthèse H. Rachid.