Trois questions à Damien Ounouri, réalisateur «Nous devons participer aux décisions importantes sur le cinéma»

Trois questions à Damien Ounouri, réalisateur «Nous devons participer aux décisions importantes sur le cinéma»

Le Soir d’Algérie : La cinémathèque vit un état de léthargie depuis plusieurs années. Pourquoi avoir attendu la désignation du nouveau directeur pour réagir ? 

Damien Ounouri : La Cinémathèque est aux abois depuis des années et il est clair qu’il y avait besoin de la restructurer et de la moderniser. Cette nouvelle nomination a constitué un déclic pour fédérer le maximum de personnes, ce qui était assez compliqué par le passé. Ce nouveau directeur a insulté, calomnié et diffusé de la haine contre beaucoup de cinéastes et des gens du métier,  ainsi que des festivals comme «les Rencontres cinématographiques de Béjaïa». Et le voilà aujourd’hui parachuté à la tête du symbole le plus sacré du cinéma. C’est cette étincelle qui a provoqué et permis l’adhésion de 500 personnes qui ont clairement exprimé leur refus de voir la Cinémathèque livrée à un individu aussi hostile au cinéma et à la liberté de création.

Vous demandez au ministère de la Culture l’annulation de cette décision et le remplacement du nouveau directeur mais vous n’êtes pas sans savoir que la tutelle ne peut que nommer un responsable en phase avec sa politique actuelle. 

Il est évident qu’il faut réfléchir à une autre action à mener concernant les modalités de nomination d’un directeur de la Cinémathèque. Les signataires sont disposés à proposer un nom qui fait l’unanimité de par ses compétences, son engagement et son respect du cinéma. Nous pouvons également faire des propositions sur la manière de restructurer et moderniser la Cinémathèque. C’est notre manière de participer à la gestion d’un espace qui appartient à tous les Algériens.

Il s’agit donc d’une prise de conscience globale sur l’état actuel du cinéma ? 

Cette prise de conscience existe depuis longtemps. Le problème est que les gens sont souvent atterrés par les mauvaises nouvelles, ce qui engendre une certaine léthargie. Au final, on se rend compte qu’il n’y a jamais eu de rassemblement pour le cinéma.  Nous considérons qu’il était temps d’exprimer clairement notre engagement à ne pas laisser la situation se détériorer car nous sommes la force vive du cinéma algérien.

S. H.