Trousseau de mariage, Des traditions qui ruinent

Trousseau de mariage, Des traditions qui ruinent

Le trousseau de la mariée se dit el Djhaz en Algérie, c’est ce que prépare la mariée des mois, voire des années avant son mariage pour le jour J et sa nouvelle vie. Qui dit mariage dit trousseau de la mariée. De nos jours, il y a moins de contraintes de disponibilité, et tout dépend des besoins, des envies et surtout du budget.

En Algérie, le trousseau de la mariée est constitué de beaucoup de choses. Il va du matelas en laine, aux draps et autres couettes, descentes de lit, choura, couverture et serviettes, en passant par les rideaux, les tapis, les tenues vestimentaires complètes avec chaussures et sacs assortis, les bijoux, les parfums, les produits de beauté et on en passe.

La jeune fille commence à préparer son trousseau dès qu’elle est promise pour le mariage, parfois même avant. Il y a des mamans qui le font dès le jeune âge de leur fille ou même parfois à la naissance.

Et ce, en ce qui concerne notamment les draps, les serviettes, des choses qui ne se démodent pas, afin de diminuer et alléger les frais d’ici le jour de leur mariage. Une opération fastidieuse à tous points de vue : physique, morale et surtout financière. Comme la plupart de nous le sachent le trousseau de la mariée ces dernières années demeure inaccessible et excessivement cher, pour des fonctionnaires à faible salaire.

Certainement la future mariée a l’embarras du choix devant la multitude de boutiques offrant des vêtements à des prix défiant toute concurrence, mais les prix restent inaccessibles les robes de soirées varient, leur prix entre 30 000 et 80 000 DA, voire même 100 000 DA, des kaftans entre 50 000 et 14 0000 DA, des karakou à 60 000 DA. Les chaussures sont à pas moins de 3 000 DA et les pochettes aux alentours de 2 000 DA. Comment faire face à tout ce qui correspond à la préparation du trousseau.

Un simple maquillage coûte 15 000 DA ou peut-être plus, sans parler des vêtements de tous les jours; Amina, une jeune fille qui se prépare pour convoler en justes noces nous avoue que son trousseau lui a coûté 1 000 000 DA «et ce n’est pas encor fini». Cependant, toutes les futures mariées n’ont pas les mêmes moyens. Aussi, certaines n’hésitent pas à aller dans les quartiers populaires (Belcourt, Place des Martyrs, Bachdjerah,…) pour trouver quelques bonnes affaires et réduire les frais au maximum.

«Le mariage doit être certainement sponsorisé, ou plus précisément le trousseau par le père et les aides de la famille, la dot que le mari offre à la mariée mais ce n’est pas suffisant pour les mariées comme nous confie une fille qui s’apprête à se marier dans un mois» la dot que m’a offerte mon mari ne m’a servi que pour acheter le maquillage, tout est cher s’écrit la jeune fille ayant l’air frustré de cette situation dite tradition et coutume qui fait que les poches soient vides, et estime qu’«un jour en Algérie on entendra plus parlé de trousseau ».

Par ailleurs une fois le trousseau fini, c’est le moment de chercher une salle des fêtes pour célébrer le jour du mariage, les salles des fêtes n’en manquent pas mais leur prix n’ont pas cessé de grimper prenant une sacrée envolée, les tarifs reviennent à 10, 20, 50 millions, voire plus. Une cherté qui n’empêche pas les salles de faire le plein, en terme des fêtes de mariage. La mariée accompagnée de son père se retrouve ruinée financièrement après l’achèvement du mariage.

S.H.