Dans le cadre du 60e anniversaire des événements du 17 octobre 1961, L’écrivain Rachid Boudjedra a apporté aujourd’hui quelques rectifications au rapport officiel. Soucieux des dates, et témoin de son temps, Boudjedra n’a pas hésité, lors d’une table ronde organisée aujourd’hui, à mettre les points sur les i.
Selon l’auteur de « la répudiation », les événements du 17 octobre n’ont pas commencé à cette date, mais le 16 du même mois. Toujours selon le même intervenant, le chef de la police parisienne, Maurice Papon, est loin d’être le seul responsable de ce qui est vu par certains comme un véritable génocide.
Rachid Boudjedra, un témoin de l’histoire
Selon les dernières déclarations de Rachid Boudjedra, lors d’une table ronde où étaient présents plusieurs responsables du gouvernement, le massacre des Algériens à Paris n’a pas commencé le 17 octobre, mais plutôt le 16, à 17 h.
L’écrivain qui avait 20 ans au moment des faits indique que « la police française a arrêté plus de 13 000 immigrés algériens ce jour-là. Ils ont été concentrés au niveau de plusieurs stades, narre encore Boudjedra, qui souligne qu’il s’agit d’une information peu connue.
Boudjedra indique également que le responsable du massacre des Algériens à Paris n’était pas Maurice Papon à lui seul. Selon l’écrivain algérien, la décision a été prise à un plus haut niveau, et affirmer le contraire est « un sophisme qui s’inscrit dans le cadre des manipulations des services de renseignement ».
Il est à noter que le président Français Emmanuel Macron, a déclaré que « les crimes commis cette nuit-là sous l’autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République ».
Pour le militant algérien ouvertement communiste, un film relatant ce qui s’est passé en octobre 1961 a été réalisé. Le documentaire a été cependant censuré et interdit de sortie, explique-t-il, jusqu’à 1994, après que le réalisateur ait entamé une grève de la faim.