La Cour d’appel de Tunis a rejeté mardi la demande de libération du candidat au second tour de l’élection présidentielle anticipée Nabil Karoui, a indiqué Haykel Makki, membre du comité de défense, cité par l’agence TAP.
Nabil Karoui a été arrêté le 23 août 2019, pour suspicion de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale, suite à une plainte déposée contre lui par l’organisation I Watch.
Il est arrivé deuxième au premier tour de l’élection présidentielle. Sa campagne électorale a été menée, en son absence, par son parti Qalb Tounes (au Cœur de la Tunisie). Les deux candidats Kais Saïd et Nabil Karoui s’affronteront au deuxième tour de la présidentielle prévu le 13 octobre courant.
«Malheureusement la chambre d’accusation (…) a refusé la demande de libération», a affirmé M. Kamel Ben Messoud, ajoutant qu’il allait se réunir avec les autres avocats de M. Karoui pour décider de ce qu’ils allaient faire.
Les avocats de Nabil Karoui ont laissé entendre à plusieurs reprises que «le maintien de leur client en détention porte atteinte à la transparence de l’élection présidentielle et viole le principe de l’égalité de traitement entre les candidats conformément à la loi électorale».
Le 5 septembre, la chambre d’accusation près la Cour d’appel de Tunis a rejeté la demande de libération de Nabil Karoui tout en décidant de maintenir les mesures préventives à son encontre: interdiction de voyage et gel des avoirs.
Un des responsables du parti de M. Karoui, Oussama Khlifi, a réagi dans la presse locale à cette décision. «Nous ne doutons pas de la justice, mais la catastrophe et la mascarade continuent et menacent le processus démocratique», a-t-il déclaré. Poursuivi depuis 2017 pour blanchiment d’argent et évasion fiscale, le magnat des médias Nabil Karoui a été placé en détention préventive le 23 août. Toutes ses demandes de libération ont été rejetées jusque-là. La date de son arrestation, 10 jours avant le début de la campagne, avait suscité des interrogations sur une instrumentalisation de la justice par le politique. Le parti de M. Karoui, mais aussi l’Instance chargée des élections en Tunisie (ISIE), des observateurs internationaux, et nombre de responsables politiques ont appelé à ce que le candidat incarcéré puisse faire campagne de façon équitable pour le second tour, qui devrait avoir lieu le 13 octobre.