Weld El 15 et Klay BBJ écopent de un an et neuf mois de prison par contumace, notamment pour outrage. Ils n’avaient pas été prévenus de la tenue de leur procès.
Les rappeurs tunisiens Weld El 15 et Klay BBJ ont été condamnés par contumace, faute d’avoir été prévenus de leur procès, à un an et neuf mois de prison notamment pour outrage à des fonctionnaires, a indiqué leur avocat lundi 2 septembre.
« Ce procès a eu lieu sans que nous ayons reçu de convocation (…) je vais parler à mes clients pour faire opposition à ce jugement mais cette peine de prison ferme montre que l’acharnement contre la liberté artistique, la liberté d’expression continue », a déclaré Me Ghazi Mrabet.
Les deux jeunes ont été condamnés pour outrage à des fonctionnaires, atteinte aux bonnes moeurs et diffamation.
Ghazi Mrabet a expliqué que la tenue de ce procès vendredi, sans qu’il n’en ait été informé, était une surprise car il attendait encore une convocation du parquet et l’inculpation de ses clients, interpellés après un concert le 22 août. L’avocat a été informé vendredi par des médias citant des sources judiciaires de la condamnation de ses clients, mais il a dû attendre lundi pour en avoir la confirmation.
Le ministère de la Justice et la magistrature refusent pour leur part systématiquement de commenter les décision de justice.
Déjà condamné en juillet
Les deux rappeurs, dont Weld El 15, déjà condamné début juillet pour une chanson insultant la police, avaient été interpellés à l’issue d’un concert à Hammamet (60 km de Tunis). Les policiers estimaient que leurs textes avaient été offensants envers les fonctionnaires, délit passible de prison en Tunisie.
Des poursuites contre Weld El 15 avaient déjà fait scandale au début de l’été. Après avoir écopé de deux ans ferme en première instance, il avait vu sa peine réduite en appel à six mois avec sursis pour sa chanson « Boulicia Kleb » (Les policiers sont des chiens).
Me Ghazi Mrabet a indiqué qu’il n’a pas chanté ce morceau lors du concert à Hammamet. « Il a chanté son vieux répertoire, des chansons datant de l’époque (du dictateur déchu Zine El Abidine) Ben Ali », avait expliqué l’avocat au lendemain de l’interpellation.