L’Union européenne prévoit d’injecter au moins 500 milliards d’euros d’investissements à l’horizon 2020, puis 630 milliards dès 2022 en Afrique et au Moyen-Orient afin de contrecarrer le flux migratoire provenant, notamment, des zones de guerres.
Après l’échec de la tentative de lutte contre ce phénomène dans les pays européens, la Commission européenne s’oriente vers la source afin de convaincre les habitants de ces régions de rester chez eux et relancer la croissance de l’Europe en repli depuis plusieurs années. Le président de la Commission Jean-Claude Junker a estimé, lors de son discours hier sur l’état de l’Union européenne devant le Parlement de l’UE, que «la seule solution pour freiner les flux migratoires c’est d’investir dans ces régions». Cette idée a déjà été abordée au mois de juin dernier quand l’UE avait proposé de doubler les investissements à destination de ces pays afin de lutter contre les fléaux sociaux, mais surtout la pauvreté qui les gangrène.
« Aujourd’hui nous proposons de doubler la durée et la capacité de notre fonds d’investissement », a-t-il ajouté. Ce plan baptisé « Le Plan Junker» et lancé il y a un an, n’avait prévu de mobiliser que 315 milliards d’euros en trois ans (de 2015 à 2018) via un fonds pour les investissements stratégiques. Aujourd’hui, l’UE considère cette assiette insuffisante pour récupérer sa stabilité économique, vu l’évolution de la situation économique de l’Afrique et la hausse de l’immigration.
Ce plan est soutenu par la France, l’Italie et l’Allemagne qui sont les pays les plus touchés par la crise de l’immigration. « Lorsque l’on regarde le Moyen-Orient et l’Afrique, on constate que leur énorme potentiel est bridé par la guerre, la pauvreté, le manque d’infrastructures et la mauvaise gouvernance », a souligné l’Italienne Federica Mogherini, Commissaire européenne aux Affaires étrangères. Cette initiative selon elle, permettrait d’atteindre « les objectifs stratégiques de politique étrangère, de la sécurité au développement international ».
Ils n’ont pas par ailleurs donné plus de précisions quant aux pays concernés par ce plan ainsi que les secteurs d’investissement. Ce qui est sûr c’est que cette stratégie n’est pas innocente dans ses objectifs car les pays européens aussi sont en crise et cherchent des solutions pour s’en sortir.