Deux poids, deux mesures, voici ce qui caractérise le traitement octroyé aux différents réfugiés de la guerre d’Ukraine. Les réfugiés africains qui ont fui la guerre en Ukraine sont souvent considérés comme les « réfugiés invisibles ». Ce sont des étudiants dont l’avenir a été brisé lorsque la guerre a éclaté en Ukraine le 24 février 2022.
Après avoir décidé de chercher refuge en France, ces réfugiés font face à une longue et difficile reconstruction de leur vie à la suite de la guerre en Ukraine. En effet, contrairement aux Ukrainiens, les réfugiés africains n’ont pas été inclus dans la protection temporaire offerte par la directive européenne. C’est-à-dire que ces réfugiés ont été exclus de l’accès au travail, au logement et à l’assistance sociale et médicale pendant une période initiale de douze mois, renouvelable jusqu’à trois ans, dans tous les États membres.
Aleadine Ayad : témoignage d’un « réfugié invisible » algérien
Dans un numéro du média francophone « Le Monde », plusieurs de ces « refugiés invisibles » ont témoigné des conditions difficiles auxquelles ils doivent faire face, l’un d’entre eux est algérien, et se nomme Alaedine Ayad.
Alaedine Ayad, un étudiant algérien, a réussi à obtenir le précieux sésame pour poursuivre ses études en France après avoir été confronté à une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) en juin dernier. Grâce à la présentation d’un dossier complet incluant une inscription à l’université, une attestation d’hébergement et la présence d’un garant solvable, Alaedine a finalement été autorisé à poursuivre ses études, bien que dans des conditions difficiles.
Alors que ses aspirations initiales étaient de poursuivre un doctorat en microélectronique photovoltaïque à l’université de Kiev, Alaedine n’a pu obtenir qu’une place en troisième année de télécommunications à Paris-Sorbonne. Le jeune étudiant a exprimé ses inquiétudes quant à ses difficultés académiques, soulignant qu’un de ses professeurs l’avait déjà humilié au tableau.
Financièrement, la situation d’Alaedine est précaire. Il vit actuellement avec un revenu mensuel de 600 euros, qu’il tire de son travail de surveillant. Après avoir payé ses dépenses, il ne lui reste que 200 euros pour se nourrir, ce qui est insuffisant pour couvrir ses besoins alimentaires de base. Le jeune homme s’inquiète pour son avenir, craignant qu’un non-renouvellement de son titre de séjour ne se traduise par une autre OQTF.
La situation d’Alaedine est emblématique des obstacles auxquels sont confrontés les étudiants étrangers en France. Les procédures administratives et la complexité du système éducatif peuvent rendre difficile l’accès aux études supérieures pour les étudiants étrangers. Malgré ces obstacles, Alaedine reste déterminé à poursuivre ses études et à réaliser son rêve d’obtenir un doctorat.