Un accident d’avion en Inde fait 159 morts

Un accident d’avion en Inde fait 159 morts

Sept rescapés ont été retrouvés après l’accident d’un Boeing d’Air India Express qui s’est écrasé samedi matin avant de prendre feu près de l’aéroport de Mangalore/Bajpe, dans le sud de l’Inde. Au total, 159 personnes ont été tuées dans la catastrophe aérienne la plus meurtrière en Inde depuis près de 14 ans, selon des responsables.

Le 737-800 en provenance de Dubaï, qui tentait d’atterrir sous la pluie, est sorti de la piste d’atterrissage à l’aéroport de Bajpe, situé sur un plateau entouré de collines à une trentaine de kilomètres de Mangalore, avant d’aller s’écraser et de s’enflammer dans une zone boisée.



D’après Anup Srivastava d’Air India, l’avion transportait 160 passagers -tous de nationalité indienne- et six membres d’équipage. Le pilote britannique, qui comptait plus de 10.000 heures de vol, et son co-pilote indien, sont morts, selon le gouvernement indien.

Sept occupants ont survécu et ont été transportés dans des hôpitaux des environs, a précisé la compagnie qui propose sous la bannière Air India Express des liaisons à bas prix avec Dubaï et d’autres villes du Moyen-Orient où des millions d’Indiens expatriés sont employés.

Samedi après-midi (heure locale), les secouristes avaient dégagé 127 corps des débris de l’appareil, selon M. Srivastava. Des proches des victimes pleuraient près de la carlingue calcinée, tandis que des dizaines de villageois participaient aux opérations de secours.

Sur les lieux du crash, difficiles à atteindre en raison de leur situation géographique, les sauveteurs ont découvert des corps calcinés au milieu d’un enchevêtrement de câbles, de pièces métalliques tordues, d’arbres carbonisées et de boue. Nombre des morts étaient encore attachés à leur siège, les brûlures rendant toute identification impossible.

« C’est une catastrophe majeure », a commenté le ministre de l’Intérieur de l’Etat du Karnataka, V.S. Acharya, sur la chaîne CNN-IBN.

Le Premier ministre Manmohan Singh a exprimé ses condoléances et promis des compensations financières aux familles des victimes. Le constructeur américain Boeing a annoncé l’envoi d’une équipe afin d’apporter une aide technique dans le cadre de l’enquête gouvernementale.

A l’aéroport international de Dubaï, une cellule spéciale a été mise en place pour assister les proches des passagers au terminal 2. Des personnes en quête d’informations ont été dirigées vers le bureau principal d’Air India à Dubaï, selon Rasha Mansour, porte-parole de la compagnie.

L’appareil a dépassé le bout de piste vers 6h (0h30 GMT, 2h30 à Paris) alors que les pluies des deux derniers jours avaient réduit la visibilité.

La télévision a montré une épaisse fumée noire s’élevant de la carcasse du Boeing tandis que les secours se précipitaient pour dégager des passagers et tentaient d’éteindre les flammes. Un photographe de l’Associated Press a vu deux sauveteurs portant une petite fille d’environ sept ans, couverte de mousse carbonique. L’enfant a été hospitalisée pour de graves brûlures à Mangalore.

« L’avion a été secoué de vibrations et s’est cassé en deux », a raconté un survivant nommé Pradeep à CNN-IBN. Il a précisé que le premier contact de l’avion avec le sol avait semblé sans heurts, avant que les troubles ne commencent 15 secondes plus tard.

L’homme dit avoir sauté de l’appareil avec quatre autres personnes dans un fossé. Un autre survivant, Abdul Puttur, a expliqué sur CNN-IBN avoir sauté de l’avion puis tiré deux autres passagers.

Il s’agit de l’accident aérien le plus meurtrier en Inde depuis la collision entre un avion cargo kazakh et un appareil de ligne saoudien, qui avait fait 349 morts près de New Dehli en novembre 1996.

Des spécialistes ont estimé que la piste de l’aéroport de Bajpe située sur un plateau se terminant dans une vallée, rendait inévitable un accident en cas de sortie de piste.

D’après Asif, contrôleur aérien, Air India a toujours spécifié que seuls les pilotes expérimentés, ayant plus de 1.000 heures de vol, devaient être autorisés à atterrir sur des pistes situées sur un plateau. Mais ces « dernières années, Air India a embauché de nombreux pilotes de l’étranger », a-t-il souligné. « De tels pilotes expatriés pourraient ne pas être habitués à ce terrain ».

La catastrophe intervient à l’heure où Air India connaît de grandes difficultés financières. En février, le gouvernement indien a accordé 173 millions de dollars (137,6 millions d’euros) à la compagnie minée par des décennies de mauvaise gestion et de sous-investissement.

AP

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