Ce sont les services secrets ukrainiens qui ont obtenu le document avant sa diffusion sur la chaîne de télévision officielle libyenne Al Jamahiriya et sa publication par le journal israélien Yediot Aharonot. Il s’agit d’un document ultra-confidentiel rapportant la signature d’un accord conclu entre le Conseil national transitoire (CNT)
libyen et Israël pour l’installation d’une base militaire israélienne aux Monts verts, en Libye, si les insurgés arrivaient au pouvoir. Le document en question, portant l’entête «Israël Défense Forces», note qu’en contrepartie, Israël s’engage à obtenir la multiplication de frappes aériennes par l’Otan contre les forces gouvernementales libyennes et l’adhésion de pays arabes à la cause du CNT libyen.
La révélation inquiète nombre d’observateurs quant à une éventuelle installation d’une base militaire israélienne dans la région. L’Algérie serait le premier pays inquiet quant à l’aboutissement éventuel de cette perspective.
Le pays, qui a près de 1000 kilomètres de frontières avec la Libye, pourrait être confronté à une situation inquiétante pour sa sécurité, selon les observateurs. Le CNT aurait obtenu la satisfaction de sa partie du contrat avec la position favorable à ses desseins de certains pays arabes et la multiplication des frappes aériennes de l’Otan, contre,
souvent, des zones urbaines, faisant de nombreuses victimes civiles, dont 16 imams et hommes de religion tués dans un raid, selon la télévision officielle libyenne Al Jamahiriya. La situation en Libye s’aggrave avec l’intensification des frappes aériennes et les affrontements armés entre le gouvernement et les insurgés libyens, éloignant la seule solution possible, celle politique et pacifique à laquelle appellent l’Algérie et l’Union africaine (UA).
Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC ou Aqmi), de son côté, tire profit de la situation, s’armant et s’ancrant dans la région après avoir été considérablement affaibli en Algérie par la lutte antiterroriste menée par l’Armée nationale populaire (ANP) et les forces de sécurité algériennes. Un second souffle pour l’organisation terroriste de Abdelmalek Droukdel,
alias Abou Mossab Abdelouadoud, créant de nouveaux «justificatifs» pour l’intensification de l’intervention militaire étrangère dans la région que le GSPC ou Aqmi recherche tant pour des raisons connues. L’Algérie, rappelle-t-on, a exprimé son désaccord sur une intervention militaire étrangère dans la région, et son refus de l’ingérence dans les affaires internes des pays.
Mounir Abi