Un Algérien enfermé durant quatre ans dans une église : Le calvaire d’Abdelkader Belaouni est terminé

Un Algérien enfermé durant quatre ans dans une église : Le calvaire d’Abdelkader Belaouni est terminé

Le calvaire est enfin terminé pour Abdelkader Belaouni qui a passé près de quatre ans enfermé dans une église du quartier Pointe-Saint-Charles, à Montréal. L’homme d’origine algérienne est finalement sorti de son sanctuaire après avoir obtenu son statut de résidant permanent. Menacé d’expulsion, il avait dû trouver refuge dans le presbytère de l’église Saint-Gabriel en janvier 2006. M. Belaouni, qui est aveugle, compte profiter de ses premiers jours de liberté pour passer des examens médicaux.

Le ressortissant algérien a pu s’adresser à la presse et remercier ses amis. Le quarantenaire, aveugle et diabétique, il a reçu sa résidence permanente pour des motifs humanitaires après près de quatre ans de lutte. «Je n’ai pas encore dormi depuis que j’ai obtenu ma résidence», a confié Abdelkader aux nombreux journalistes présents. Les quelques membres du comité de soutien qui l’a appuyé pendant toutes ces années où il vivait confiné à l’église Saint-Gabriel de Pointe-Saint-Charles ont tenu, pour la dernière fois, la banderole de revendications qui les suivait lors de leurs manifestations: «Dignitié pour Abdelkader – Régularisons son statut».

«Je suis fatigué», confie-t-il. Mais la grande question est : et maintenant ? «Je vais lancer un CD, travailler dans un centre pour les immigrants», dit-il. Ce sera le deuxième album de ce musulman qui a trouvé refuge dans une église catholique. La musique et les amis, dit-il, c’est ce qui lui a permis de tenir le coup. «C’était un ami et un voisin», dit une militante soulagée. Le temps et la mobilisation ont fait la différence. Je pense que, pour le monde du coin, ç’a a aussi été une forme d’éducation. «J’ai été impliqué un peu par accident, mais je suis content de l’avoir fait», dit encore le père Macdonald. Pour lui, Kader était un cas particulier. «Comme aveugle, il ne pouvait pas se cacher pour échapper à l’expulsion, et il ne pouvait pas retourner dans son pays».

Abdelkader a quitté son Algérie natale pour les Etats-Unis en 1996, avec un visa de touriste en poche. En 2003, il décide de traverser au Canada, alléguant que le contexte est devenu difficile pour les musulmans au pays de l’oncle Sam depuis les attentats du 11 Septembre.