Le parcours de l’EN a permis de découvrir les fausses notes et les graves lacunes qu’il est, aujourd’hui, urgent de corriger.
A comme Algérie, ce pays revenu sur la scène footballistique mondiale 24 ans après la Coupe du monde du Mexique avec une équipe qui a charrié tant d’espérances et de talent mais qui rentre au pays avec la nette impression d’avoir gâché une occasion en or de marquer le monde. Exactement comme en 1986, avec le même coach Saâdane, les mêmes dissensions, le même bilan d’un seul point dans l’escarcelle, et surtout le même état d’esprit, c’est-à-dire défaitiste. Comme quoi, l’histoire est un éternel recommencement surtout pour tous ceux pour qui le passé ne sert point de leçon !
b comme blessure et les bobos à répétition des joueurs de l’EN. Un paramètre majeur qui a fait que des joueurs comme Matmour, Bougherra et autres Ziani ont rarement joué sur leur vraie valeur. Et là nous avons une pensée spéciale pour Mourad Meghni, le grand absent de ce Mondial. Meghni a beaucoup manqué à l’EN et avec lui les choses se seraient passées peut-être autrement car c’est le seul inspirateur de jeu capable de tirer l’équipe vers l’avant. C’est l’occasion assurément de lancer le débat sur la prise en charge médicale des joueurs au sein de l’EN.
c comme Cape Town qui a vu l’Algérie tenir la dragée haute à l’Angleterre. Sans faire le match parfait, les Verts ont bien joué le coup. Ils ont réussi encore une fois là où ils excellent le plus. La résistance. Dommage qu’en football, pour gagner il faut marquer et ça les Verts, ils ne savent pas le faire car ils n’ont tout simplement pas appris à le faire à l’entraînement.
d comme Donovan, le génie créateur américain, véritable inspirateur de jeu de cette formidable formation américaine qui, à la 91’, a ruiné les espoirs algériens de sortir au moins avec les honneurs. à défaut de se remémorer des prouesses de Djebbour et Ghezzal, les Algériens se souviendront d’un Donovan qui a eu le mérite de tirer son équipe vers l’avant et surtout d’y croire jusqu’au bout.
e comme état d’esprit et la nécessité pour le prochain entraîneur des Verts de mettre fin à cette mentalité qui consiste à dire que “moi je joue car je suis ancien dans cette équipe”, (n’est-ce pas Mansouri ?). Une mentalité de barons devant laquelle Saâdane a abdiqué laissant place à toutes les dissensions exactement comme en 1986. La sélection en EN ne garantit à personne une place de titulaire et que celui désormais qui ne l’accepte pas fout carrément le camp.
f comme France qui s’est effectivement inspirée de l’exemple algérien en quittant la scène prématurément. à la seule différence que chez les tricolores, l’on s’amuse plus avec des slogans du genre “prestation honorable”.
g comme Ghezzal, ou l’homme par qui le malheur arrive. Sa main débile nous a fait perdre sans doute la qualification au second tour car avec un résultat probant contre la Slovénie, les Verts seraient sans doute passés. L’attaquant de Sienne, au lieu de faire parler ses guiboles, a préféré jouer aux guignols.
h comme honorable, la participation algérienne au Mondial, comme quoi certains veulent coûte que coûte nous faire passer les vessies pour des lanternes.
i comme indemnités auxquelles les joueurs algériens devront renoncer pour mieux s’excuser auprès du peuple algérien. Ils seraient bien inspirés, du reste, de suivre l’exemple des joueurs français car lorsqu’on n’est pas capable de marquer au moins un but, il vaut mieux avoir la décence de ne pas encaisser l’argent du contribuable.
j comme Jabulani, le ballon controversé qui a trompé Chaouchi, que Ziani a décrié mais que d’autres ont manipulé à la perfection à l’instar des Japonais. Jouer, jouer, c’est le fond qui manque le plus !
k comme le nombre de kilomètres parcourus par l’équipe algérienne pour jouer les trois matches du Mondial.
1 400 km, “Colossal non ?!”
l comme Lippi, le coach italien qui, juste après l’élimination de la formation italienne, s’est empressé de dire qu’il assume pleinement cet échec. Lippi a été jusqu’à dire qu’il a failli dans la préparation de l’équipe du point de vue physique, psychologique et même tactique. C’est aussi cela la grandeur d’un technicien qui pourtant 4 ans auparavant a mené l’Italie au titre mondial. Franchement on aurait aimé que Saâdane ait les mêmes mots, qu’il dise les mêmes vérités au lieu de se voiler la face avec des excuses qui ne tiennent plus la route comme… l’altitude, comme si les USA ont joué dans un autre stade. La vérité et que, comme Lippi, Saâdane a failli dans la préparation tous azimuts de l’équipe.
m comme évidemment M’bolhi, la révélation algérienne de ce Mondial et l’une des rares, malheureusement, satisfactions du groupe. Raïs peut aller loin et garantit aux Verts une assurance pour au moins dix ans vu son jeune âge (24 ans) et surtout nous épargne des sautes d’humeur d’un Chaouchi qui depuis Oum Dourman n’a fait que régresser.
n comme naïf, l’équipe algérienne a été incontestablement naïve et a manqué de réalisme. Un grand chantier attend le futur sélectionneur national.
o comme one, two, three, viva l’Algérie que les fans n’ont pas cessé de crier à pleins poumons. Une belle leçon de patriotisme que peut-être les politiques vont retenir afin de faire en sorte que l’EN dispose enfin d’un encadrement technique d’envergure mondiale.
p comme publicité. Jamais sans doute de mémoire du football, l’équipe nationale n’a inspiré autant de publicitaires. Les journaux se sont régalés. L’argent à coulé à flot. Dans les caisses de la FAF aussi.
q comme qualité intrinsèque qui existe indiscutablement dans cette équipe algérienne. Les M’bolhi, Belhadj, Antar Yahia, Yebda, Lacen, Ziani et autres Boudebbouze pour ne citer que ceux-là ont vraiment du talent à satiété. C’est un groupe capable de culminer pendant longtemps encore au sommet du continent. Il est à même d’assurer un retour rapide de l’EN au Mondial. Mais c’est surtout un groupe qui a besoin d’un encadrement à sa hauteur.
r comme révélation ; j’ai nommé Boudebbouze sacrifié par Saâdane pour organiser le jubilé de Saïfi, contre les USA. C’est sûr, celui-là on l’a pas assez vu, c’est sûr celui-là ira loin et ce n’est pas pour rien que Wenger ne perd pas une occasion pour parler de lui.
s comme Saïfi ou la fausse note algérienne de ce Mondial qui n’aurait jamais dû faire le déplacement en Afrique du Sud tellement son niveau est en chute libre. Le hasard a voulu que les USA marquent le seul but de la rencontre juste après que Saïfi eut raté une occasion immanquable d’ouvrir le score. Et on ne vous parle pas de cette gifle qu’il a assenée à une journaliste algérienne. C’est tout simplement pitoyable pour un gars qui aura finalement tout perdu, y compris sa dignité.
t comme tactique de jeu, ce qui a le plus manqué aux Verts dans ce Mondial. L’absence criante d’un projet de jeu qui dote l’équipe d’une capacité offensive. “Le problème n’est pas l’attaque, plutôt l’équilibre des trois compartiments”, dixit Matmour. En d’autres termes, l’absence d’une cohésion tactique. D’un fond de jeu. Ce que Saâdane n’a pas réussi à faire et c’est là son échec.
u comme unique, notre chère ENTV qui continue de verser dans l’autosatisfaction et à distribuer les bons points pour les Verts oubliant même que les héros d’hier ont déjà quitté la scène de la Coupe du monde. En l’absence d’un débat contradictoire, il est vrai que toutes les inepties sont permises.
v comme Verts, ou Maâk ya el-khadra malgré tout… et oui, l’opium du peuple doit être préservé, il faut que l’état prenne en charge cette équipe à commencer par mettre le paquet pour recruter un technicien de renom pour qu’enfin, El-khadra soit Bahia. Sinon, la FAF seule ne peut rien faire !
w comme we can not ! Avec un jeu aussi tourné vers la défensive, il ne fallait pas s’attendre à des miracles dans ce Mondial.
x comme l’identité du futur entraîneur des Verts. Pour le moment les spéculations vont bon train et selon une source sûre, aucune décision n’a été prise. Espérons juste que le prochain staff sera d’une grande compétence et d’un savoir-faire reconnu de tous.
y comme Yebda sans doute aussi l’une des rares satisfactions algériennes qui, en dépit de sa blessure, a été rayonnant pendant les trois matches. C’est le véritable patron de cette équipe.
Z comme zéro, point de but marqué durant tout le Mondial. L’Algérie est la seule équipe africaine à n’avoir pas marqué de but lors du premier tour.
Et c’est la première fois que l’Algérie ne marque pas de but dans un Mondial. Et dire que certains veulent transformer ce “un petit tour puis s’en vont” en une participation honorable !
Samir Lamari
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