Les services de sécurité de la wilaya d’Oran ont arrêté, le mercredi 16 avril, le chanteur de Raï Cheb El Hindi, en raison de la publication d’une chanson considérée comme incitant à la haine entre citoyens. L’artiste est accusé par les autorités d’avoir diffusé un contenu à caractère régionaliste.
Le morceau en question, intitulé « Wahran ki walat », avait été publié il y a plusieurs années. Selon les premiers éléments, les paroles de la chanson ont été jugées comme portant atteinte à l’unité nationale. Le chanteur doit comparaître devant le procureur de la République ce dimanche.
Une procédure judiciaire sur fond d’accusations de discours régionaliste
L’arrestation de Cheb El Hindi s’inscrit dans une affaire à caractère pénal. Le contenu de sa chanson fait l’objet d’une analyse par les autorités judiciaires, qui y voient un message de division et de provocation entre régions du pays.
La procédure repose sur les dispositions du Code pénal algérien encadrant les discours pouvant nuire à la cohésion sociale. Aucune information supplémentaire n’a pour l’instant été communiquée sur la suite des événements après la comparution prévue devant le parquet.
Par ailleurs, l’affaire intervient dans un contexte plus large où les autorités multiplient les poursuites contre les discours jugés attentatoires aux valeurs de la société algérienne.
Ces derniers mois, les autorités ont interpellé et condamné plusieurs influenceurs, créateurs de contenus et figures publiques pour des publications qu’elles jugent contraires aux bonnes mœurs, à l’ordre public ou à l’unité nationale.
Le chanteur de Raï Cheb El Hindi arrêté à Oran : un climat de contrôle accru sur les contenus publics
Les cas concernent aussi bien des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux que des chansons ou des publications en ligne. Le champ d’application s’étend ainsi à tout contenu pouvant être interprété comme offensant. Ou contraire aux normes sociales ou juridiques en vigueur.
Le Code pénal algérien inclut plusieurs articles sanctionnant les atteintes à la cohésion nationale ou à la paix civile. En effet, la loi en vigueur punit l’incitation à la haine ou à la discrimination sur la base d’appartenance régionale. Raciale ou autre.
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En outre, les autorités invoquent régulièrement ces textes dans des affaires impliquant des personnalités publiques ou médiatiques. Dans un contexte de régulation accrue des contenus sur les plateformes numériques.
Da plus, sans être isolée, l’arrestation de Cheb El Hindi illustre une vigilance accrue autour des discours publics dans le pays. Elle s’ajoute à une série d’interpellations médiatisées ces dernières années, dans les milieux artistiques, culturels et numériques.
En somme, tout contenu jugé nuisible à l’unité nationale ou aux fondements de la société peut faire l’objet de poursuites.