Un groupe de travail mis en place: Sonatrach va augmenter les salaires des diplômés «bac+3»

Un groupe de travail mis en place: Sonatrach va augmenter les salaires des diplômés «bac+3»

par Yazid Alilat

Un groupe de travail mis en place: Sonatrach va augmenter les salaires des diplômés «bac+3»
La grogne, qui couve depuis plusieurs mois, de plus de 11.000 cadres du groupe énergétique algérien Sonatrach, a fait réagir lundi la direction générale, qui a, dans un communiqué, rassuré ces travailleurs quant à la prise en charge de leurs revendications. La «protesta » de ces cadres, des diplômés de niveau «bac+3», est appuyée par un reclassement salarial notamment au même grade que les diplômés de la compagnie ayant le niveau d’instruction «bac+4», c’est à dire une licence classique. Lundi, Sonatrach a ainsi annoncé l’installation d’un groupe de travail «pour examiner les revendications de ses salariés titulaires de diplômes d’étude universitaire bac+3 ans», indique le communiqué du groupe, qui ajoute que «dans le cadre des concertations périodiques, autour de la situation socioprofessionnelle des travailleurs de Sonatrach, entre la direction générale et le syndicat national, des rencontres ont été tenues au niveau de la Direction corporate ressources humaines, qui se sont soldées par la mise en place d’un groupe de travail mixte (syndicat national/direction générale) pour l’examen, entre autres, du dossier Bac+3». Dans le même communiqué, Sonatrach affirme en outre qu’elle «est convaincue du bien-fondé de revoir la cotation des différents diplômes universitaires Bac+3 ans», expliquant que «la direction générale a pris en charge cette revendication et explore, en concertation avec le partenaire social, toutes les solutions permettant de répondre favorablement à cette préoccupation». «La direction générale et le syndicat national ne ménagent aucun effort pour apporter définitivement et dans les meilleurs délais une solution équitable à ce dossier», précise le groupe dans son communiqué.

La diffusion de ce communiqué intervient au lendemain d’un sit-in de protestation devant le siège du groupe, à Hydra, sur les hauteurs d’Alger. «Nous allons investir le siège de la Sonatrach pour réclamer notre droit à la classification », avait affirmé, dimanche, dans des déclarations à la presse Daïd Mohamed, membre de la coordination des travailleurs de Sonatrach détenteurs de licence LMD et du Deua.

Selon lui, ils sont près de 11.000 travailleurs ayant un de ces deux types de diplômes, qui sont victimes de «discrimination » de la part de la direction des ressources humaines. En dépit «des décisions du ministère de l’Enseignement supérieur et le décret présidentiel 14-226 de 2014, qui a redonné la vraie valeur au diplôme Deua et au LMD, la direction n’a pas pris cela en considération», dénonce par ailleurs Daïd Mohamed, selon lequel «des discussions ont été lancées le 6 mai dernier entre la direction et le syndicat pour mettre un terme à ce problème, mais aucune suite n’a été donnée jusqu’à présent» pour résoudre ce contentieux. Plusieurs mesures de protestation ont été menées par les travailleurs concernés, ceux du Sud comme ceux du Nord, notamment des sit-in et un boycott des repas pour faire pression sur les responsables. En fait, ces travailleurs diplômés, classés au même titre que ceux ayant un diplôme de la formation professionnelle, dénoncent leur situation au sein du groupe, relevant que «nous sommes classés sur le même pied d’égalité avec les diplômés de la formation professionnelle pour occuper le poste de technicien, ce qui est inconcevable».

En dépit de plusieurs mouvements de protestation, «la direction n’a réglé que quelques cas seulement, en laissant la plupart livrés à eux-mêmes», se plaint un diplômé «bac+3».

En fait, les travailleurs concernés par cette marginalisation dans leur classement au sein de la compagnie, affirment que Sonatrach doit se soumettre à l’application des dispositions du décret présidentiel N°14-226 par le repositionnement des agents titulaires du Deua et licence LMD dans la catégorie socioprofessionnelle cadre à partir de l’échelle 21 de la grille en vigueur au sein de l’entreprise. Pourtant, les protestations de ces milliers de travailleurs durent déjà depuis plusieurs années, sans que le problème ne soit réglé, même après la promulgation du décret présidentiel N°14-226.

Au mois de juin dernier, présentant aux travailleurs de la raffinerie de Skikda la stratégie 2030 du groupe, le PDG de Sonatrach Ould Kaddour Abdelmoumen, avait notamment déclaré que l’année 2018 sera «celle de la réforme absolue de la ressource humaine». Plus explicite, il a indiqué que «cette année, je veux qu’on s’occupe de la ressource humaine. Je veux définitivement révolutionner le fonctionnement des ressources humaines», avant de crier sa colère: «j’en ai marre de voir el hogra, l’injustice, fatigué de recevoir des emails de tous les gens qui sont maltraités, non respectés».