A une trentaine de kilomètres au sud de Tlemcen, Sebdou s’annonce en fanfare. Pour rallier ce gros village, devenu aujourd’hui commune, une petite ville, qui s’est bien développée, sans se défaire de son cachet campagnard, il faut traverser d’autres petites contrées rurales, telles Dalia, Terni, ou encore… Sebdou ne renonce pas à ses racines. Un attachement qui se vérifie dans la culture de jardins potagers, dans le travail de la terre, l’habillement traditionnel, la conception des maisonnées, que le modernisme n’a pas encore influencés en totalité. Ce sont plutôt de grands haouchs, entourés d’espaces verts, et où les animaux domestiques ont leur part de toit, moutons, ânes, vaches, chiens se bousculent parmi les enfants dont les jeux donnent de la vie et de l’animation aux petits quartiers qui entourent le nouveau pôle urbain. Un bon point à relever, l’état de propreté dans lequel se trouvent Sebdou et les autres villages limitrophes. Ici, pas de poubelles visibles dans les rues, pas d’ordures non plus déposées à toute heure de la journée. Au lever déjà, le camion de collecte des ordures aura fait sa ronde et enlevé les sacs de détritus que les animaux errants n’auront pas eu le temps d’éventrer. Dans les rues, on vaque à ses occupations sans courir après la montre. Ici, on vit à un rythme lent, et on prend le temps de vivre. La ville n’est pas encore gagnée par l’effervescence des grands centres urbains, point d’embouteillage, ni grande circulation routière. Pas de bousculade dans les magasins ou les cafés maures. Même à la station de taxis, alignés le long d’une ruelle, il n’y a pas foule. L’animation gagne son rythme effréné le matin et en fin de journée. Puis, le calme plat. Les rues sont larges et ne sont pas chargées par le béton. Même les constructions nouvellement érigées, qui tentent un brin de modernisation, ne font pas étalage de leur surface, en mangeant dans le trottoir ou la chaussée comme c’est le cas au cœur des grandes villes. Aux alentours, la paix s’incruste en maîtresse des lieux et se fait bonheur rare, surtout lorsque vient la nuit avec ses bruits propres à la campagne, entre senteurs florales, odeur de terre mouillée, aboiement de chien au loin… chaleur d’un foyer chauffé au bois, meïda dressée avec des plats locaux où le légume frais ne s’est pas fait détrôner par les surgelés… Sebdou, c’est aussi les promenades sur les hauteurs, dans les bois et forêts, le ruissellement des eaux limpides des sources, comme celles de Aïn Jnan, que les riverains puisent et consomment quotidiennement pour leurs bienfaits, entre remède efficace contre les calculs rénaux, le diabète, la tension artérielle… Et puis pourquoi pas ce détour par les grottes Beni H’dib, là où les rois berbères avaient élu domicile…
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