Un homme mortellement poignardé à Boghni, hier: Des meurtres au quotidien!

Un homme mortellement poignardé à Boghni, hier: Des meurtres au quotidien!

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Pour beaucoup, cette violence a été précédée par des signes avant-coureurs. La cote d’alerte a été atteinte lorsque la violence physique a été signalée dans les écoles.

Un homme a été mortellement poignardé à Boghni, avant-hier soir. Une rixe visiblement anodine a tourné au meurtre. C’est l’explication donnée par des sources locales. A Benchoud, localité située près de Dellys, à la limite ouest de la wilaya de Tizi Ouzou, un homme, âgé d’une cinquantaine d’années, a froidement assassiné sa femme. La victime âgée elle, de 47 ans a été tuée à coups de couteau. Il n’y a pas plus d’une semaine, mercredi dernier, le lendemain de l’Aïd, un homme de 47 ans a été égorgé en plein centre-ville de Tizi Ouzou. La scène effroyable s’est déroulée sous les regards des passants.

La violence, longtemps restée confinée dans des cas résiduels, commence à sortir dans la rue et devenir banale, au point qu’une rixe tourne rapidement au drame et au meurtre. Les cas sont nombreux à indiquer que la courbe est ascendante. La situation est hautement inquiétante. De jour en jour, la violence se banalise. Les meurtres deviennent quotidiens. Les gens commencent vraiment à avoir peur. Avant ces drames successifs, à un rythme plus rapide, des cas ont été signalés, comme le fratricide qui a secoué la région de Aït Yahia Moussa où un homme a tué son frère à coups de marteau pour un différend banal.

Pour beaucoup, cette violence a été précédée par des signes avant-coureurs. La cote d’alerte a été atteinte lorsque la violence physique a été signalée dans les écoles. Des enseignants et des élèves ont été agressés par d’autres élèves. Des établissements scolaires ont été le théâtre de batailles rangées entre gangs. A Boudjima, le lycée et le CEM ont vécu des moments, similaires, poussant les responsables à fermer les établissements. En ces moments-là, les sonnettes d’alarmes n’ont pas été entendues. Pour certains spécialistes, la violence qui sévit aujourd’hui, est une suite logique de celle qui a régné dans les écoles. D’ailleurs, la majorité des personnes concernées ont l’âge qui convient pour tirer les conclusions.

La violence ne concernait pas uniquement le milieu scolaire mais elle se faisait plus présente sur la place publique. Le phénomène des parkingueurs était un indice suffisant pour voir arriver le mal. Mais il fallait qu’il arrive pour le constater avec amertume. Ces jeunes, avec une violence inouïe, ont agressé des centaines de paisibles pères de familles mais ils n’ont jamais été inquiétés. Il aura fallu qu’ils en arrivent au crime pour que la réaction vienne. Pour d’autres, la violence s’explique par le fait que la période que nous vivons est une suite logique de la décennie noire. Les conséquences du terrorisme et du choc subi par les Algériens ne font que commencer. D’aucuns estiment qu’un traitement psychologique de cette période est plus que jamais nécessaire. Après une période vécue sous le diktat du terrorisme barbare qui a décimé des villages entiers, un traitement psychologique du drame n’a pas été effectué comme il se devait. Par ailleurs, notons que la société kabyle n’est pas habituée à ce genre de violence. Jamais de mémoire d’habitant, les meurtres n’étaient aussi nombreux. La vie, bien que difficile dans les montagnes, préservait les habitants des affres de cette criminalité.