rencontres programmées chaque début de semaine dans la nouvelle librairie Chaib Djaiz de l’ANEP et animées par Sid Ali Sekhdi continuent d’attirer un public nombreux.
Les thèmes de ces rendez-vous sont toujours d’actualité, se concentrant sur des sujets relevant particulièrement de l’identité nationale, un fait qui concerne tous les Algériens.
Dans cette voie, la Casbah d’Alger a fait l’objet d’une captivante après-midi dans les espaces de cette librairie, où les participants ont démontré leur attachement par le cœur et la raison à cette cité millénaire, berceau des valeurs de notre identité. Un des symboles phares de la Casbah d’Alger est représenté sans nul doute par le Saint patron d’Alger, Sidi Abderrahmane Ettaalibi.
Son auréole de protecteur de la ville d’Alger a parcouru les siècles, et plus que jamais vivante de nos jours, faisant dire à des citoyens que sa « baraka » a permis de prévenir et d’éviter les pires catastrophes à la ville d’Alger, tout en atténuant grandement les calamités en tout genre qui ont pu l’affecter et l’endeuiller. Son mausolée, toujours soigneusement entretenu, reçoit quotidiennement un grand nombre de visiteurs, venus demander sa bénédiction ou émettre un vœu.
A ce propos, un intervenant à ce débat sur la Casbah a fait savoir que, connaissant le pouvoir de ce grand homme, d’illustres visiteurs étrangers sont venus solliciter la réalisation d’un souhait qui leur tenait à cœur. Ce fut le cas de la reine Victoria d’Angleterre, en 1904. Elle est venue, dans la discrétion, rendre visite à Sidi Abderrahmane, patron d’Alger, pour formuler un vœu.
Son voyage n’a pas été vain puisque son souhait a été exaucé et jusqu’à aujourd’hui, la famille royale de Grande-Bretagne reste reconnaissante.
La Casbah d’Alger est aussi célébre sur tous les plans : culturel, artistique, économique, historique, et politique. Sans remonter bien loin dans le temps, n’a-t-elle pas été ce formidable foyer de combat et de regroupement de toutes les forces vives de la Révolution qui ont permis le recouvrement de la souveraineté nationale ?
Les grands noms de la lutte armée ont séjourné dans ses vieilles maisons, de Larbi Ben M’hidi à Didouche Mourad. Certains sont tombés au champ d’honneur dans ses ruelles connme Hassiba Ben Bouali et Ali la Pointe. Le film la Bataille d’Alger, où la Casbah est au centre du combat, retrace ces pages héroïques.
D’ailleurs ce film, projeté dans les salles du monde entier, fait l’objet d’une participation au festival du cinéma de New York, ce mois de septembre, et la splendeur de la Casbah va rayonner sur le podium international. La Casbah, c’est également le foyer des poètes, des habiles artisans et des grands artistes. Sur le plan de la poésie, Omar Chalabi était à côté de Sid-Ali Sekhri, venu déclamer des poèmes immortels inspirés par cette cité millénaire.
La musique chaâbi y est née avec les maîtres Hadj M’rizek et Hadj M’hamed El Anka puis Hachemi Guerrouabi. Le chant chaâbi ne peut être écouté sans une pensée hautement sentimentale pour la Casbah.
C’est d’ailleurs par cette musique chaâbie, diffusée au cours de cette rencontre, que Abdelmadjid Meskoud a lancé ce cri de détresse alarmant sur la décadence de la Casbah par la ruine de ses maisons. Il est temps que l’on réagisse énergiquement pour la préservation et la sauvegarde de ce patrimoine précieux, reflet de notre civilisation ancestrale.
Cet hymne à la Casbah par les participants à cette rencontre, constitue une belle initiative pour une réhabilitation effective et rapide du joyau architectural qu’est la Casbah d’Alger.