Un ministre saoudien pointe un climat d’affaires peu attractif en Algérie : “L’investissement est une question d’appétit”

Un ministre saoudien pointe un climat d’affaires peu attractif en Algérie : “L’investissement est une question d’appétit”

Le ministre saoudien du Commerce et de l’Investissement, Majid ben Abdullah al-Qasabi, a estimé que l’Algérie doit relever des défis liés, notamment, à la bureaucratie et aux textes réglementaires régissant l’investissement.

Les responsables algériens n’ont pas réussi à convaincre les Saoudiens d’investir davantage en Algérie. Hormis cinq projets mobilisant une cagnotte pour le moins dérisoire, investie dans des projets de fabrication de papier hygiénique, de jus, de chlore aux fins de la purification d’eau, ou encore dans la transformation de l’acier, les Saoudiens sont restés de marbre face aux appels de la partie algérienne à investir dans des secteurs à haute valeur ajoutée, dont l’industrie, le tourisme et l’agriculture. “L’Investissement est une question d’appétit”, a lancé le ministre saoudien du Commerce et de l’investissement, lors d’un bref discours prononcé à l’occasion de la tenue, hier, à Alger, du 12e Conseil d’affaires algéro-saoudien. Il se voulait franc, comme lors de ses entretiens avec ses homologues algériens, le ministre saoudien du Commerce et de l’Investissement, Majid ben Abdullah al-Qasabi, qui a indiqué que l’Algérie doit relever des défis liés notamment à la bureaucratie et aux textes réglementaires régissant l’investissement. “Il faut de la rigueur lorsqu’on fait face à ce genre de problématiques”, a-t-il soutenu, comme pour pointer les écueils auxquels sont confrontés les investisseurs en Algérie. Pour lui, “l’Algérie, qui dispose d’une infrastructure de base et d’un soubassement technique, combinés à sa position géographique, devrait être la porte de l’Afrique”. L’État algérien, pense-t-il, doit engager des efforts complémentaires et décisifs tant au plan des textes juridiques qu’en matière lutte contre la bureaucratie. En signe de mécontentement quant à un climat peu propice à l’investissement en Algérie, un représentant saoudien du groupe Tabuk Pharmaceuticals s’est permis d’assimiler les problèmes de sonorisation qui ont marqué la séance dédiée à la présentation des cinq projets conclus “aux difficultés d’investir en Algérie”. Une plaisanterie qui n’était pas du goût de la partie algérienne, mais qui cadrait bien avec cette volonté de dire les choses qui fâchent que revendiquait le ministre saoudien tout au long de son discours. Majid ben Abdullah al-Qasabi a, par ailleurs, reconnu la faiblesse des échanges commerciaux entre son pays et l’Algérie, qui culminent à peine au-dessus de 500 millions de dollars par an. Quant aux investissements, leur valeur ne dépasse pas 400 millions de dollars. Le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a recensé 12 projets d’investissements saoudiens en Algérie, cumulant une valeur de 14 milliards de dinars, alors que l’Algérie importe pour près de 600 millions de dollars depuis l’Arabie saoudite. La balance commerciale penche bien évidemment en faveur des Saoudiens compte tenu de la faiblesse des exportations algériennes hors hydrocarbures. Youcef Yousfi a plaidé à la même occasion en faveur d’une dynamique nouvelle aussi bien au plan des échanges commerciaux qui, selon lui, “ne reflètent pas la qualité du partenariat” entre les deux pays, qu’au plan des investissements dont la valeur et la qualité restent, pour le moins, marginales.

Ali Titouche