Un ouvrage d’embellissement urbain mal localisé à Alger

Un ouvrage d’embellissement urbain mal localisé à Alger

Le Wali d’Alger Abdelkader Zoukh, agité par on ne sait quelle frénésie urbanistique, a ordonné, inconsidérément, la réalisation d’un ouvrage d’embellissement qui est venu agresser, tel une malédiction, un important centre médico-social relevant de la Caisse de sécurité sociale, pas loin de la gare routière proche de la rampe Tafourah.

En effet, les personnels et les usagers du centre sont désormais privés de la moindre possibilité de garer leurs véhicules à proximité et le choix de l’endroit, parce que inapproprié, ne garantit aucunement que les gens de passage, à pieds ou en voiture, puissent avoir envie de s’arrêter pour admirer la belle œuvre du Wali qui perd de vue que son chef-lieu a prioritairement besoin de l’essentiel et plus que tout de toilettes publiques qui manquent cruellement dans Alger.

Le centre a été entièrement inclus pour servir d’arrière plan d’une sorte de décor mauresque d’une scène de théâtre qui n’aura ni acteurs ni spectateurs, car l’endroit ne fera l’affaire que des clochards qui étaient déjà les seuls à le fréquenter. Ni l’autorité en charge du secteur de la sécurité sociale, ni les personnels dudit centre, ni ses usagers n’ont protesté contre le gâchis en cours.

Le trésor public est le premier perdant, d’autant plus que l’ouvrage, fort couteux, ne profitera à personne. Les médecins, le personnel et les usagers du centre eux, qui se sont vus autoritairement privés, en ce début d’été, de tous les moteurs de climatiseurs antérieurement accrochés à la façade du centre, vont pâtir de la chaleur qui va y régner.

Cela étant, le silence de la CNASS et de son ministère de tutelle est plus que coupable; ce dernier s’est pourtant manifesté en s’opposant, du temps de Chérif Rahmani gouverneur, à la destruction de ce centre qui appartient aux cotisants de la caisse de sécurité sociale. Le ou les architectes et les exécutants qui ont complaisamment apporté leur concours à la réalisation de cette folie du Wali sont plus à blâmer que lui.