EFFONDREMENT – Encore un drame suite à l’effondrement d’une maison. Un père âgé d’une cinquantaine d’années et deux de ses filles, âgées respectivement de 6 et 10 ans ont perdu la vie, ce mardi 23 août, dans l’effondrement d’un mur de leur maison située au douar Ahmer relevant du caïdat Ouadaya dans les environs de Marrakech, indique la MAP.
Le drame a eu lieu à vers 4 heures du matin, lorsque le mur s’est écroulé sur le père et sur ses deux filles alors qu’ils dormaient dans le salon de leur domicile. L’épouse et les autres enfants sont sortis indemnes de l’effondrement.
Ce drame survient un peu plus de deux semaines après l’effondrement, le 5 août dernier, dans le quartier populaire casablancais de Sbata, d’un immeuble auquel venaient d’être ajoutés deux étages apparemment « sous silence » et sans l’aval de l’architecte du projet, selon des propos confiés au HuffPost Maroc par Mohamed Karim Sbai, président du Conseil régional de l’Ordre national des architectes marocains à Casablanca.
Ce drame a réveillé les souvenirs de la série noire des effondrements dans la capitale économique avec l’effondrement dans le quartier Bourgogne, survenu en juillet 2014, de trois immeubles d’habitation en même temps, provoquant la mort de 23 personnes et blessant une cinquantaine d’habitants. Un drame qui a été suivi par trois effondrements en août, novembre et décembre de la même année à Casablanca.
Face à la recrudescence des effondrements d’immeubles, le Maroc muscle sa législation. La Chambre des représentants a adopté, le 3 août, la loi n°66.12, relative au contrôle des irrégularités dans le domaine de l’urbanisme et la construction, qui prévoit, entre autres, des amendes pouvant aller jusqu’à cinq millions de dirhams, l’obligation de signaler toute infraction dans un délai 48 heures, un temps d’arrêt de chantier réglementé et des peines d’emprisonnement en cas d’infraction de certaines dispositions.
Par ailleurs, un projet de loi sur les habitations menaçant ruine est entré en vigueur en mai dernier. Il vise à créer un fonds d’intégration urbaine, doté d’une enveloppe de deux milliards de dirhams, ainsi que le déploiement d’une agence nationale pour la rénovation urbaine et la réhabilitation des constructions menaçant ruine. Seulement, comme le relevait Driss El Kettani, la cause des désordres conduisant à l’effondrement d’immeuble est bien souvent « le décalage entre le texte et la réalité du terrain ».