Un Renard pour guider les Lions

Un Renard pour guider les Lions

Quatre Coupes du Monde de la FIFA™ sont passées, dont une édition historique en 2010 sur le sol africain, sans que le Maroc ne se présente sur la ligne de départ. Une éternité pour un pays passionné de football, et qui peut se vanter d’être la première sélection africaine à avoir franchi le premier tour de la compétition mondiale, en 1986.

Pour renouer avec ce glorieux passé et tourner le dos à ces quatre dernières campagnes infructueuses, la fédération marocaine a décidé de frapper un grand coup en s’attachant les services d’Hervé Renard. Le Français est en effet devenu un monument en Afrique après avoir remporté deux des trois dernières Coupes d’Afrique des Nations de la CAF, en 2012 et 2015, avec la Zambie et la Côte d’Ivoire respectivement. Mieux, il est le seul sélectionneur à avoir décroché deux fois le trophée suprême africain à la tête de deux équipes différentes.



La Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) a officialisé la nouvelle le 16 février, quelques jours après s’être séparée de Badou Zaki, légende nationale pour ses exploits dans les buts lorsqu’il était joueur, mais remercié pour manque de résultats depuis qu’il avait pris place sur le banc. « Je suis ravi d’avoir été nommé sélectionneur de l’équipe nationale du Maroc », assuait le technicien los de sa présentation sans oublier de endre hommage à son pédecesseur. « Nous avons un programme chargé. L’équipe est bien lancée dans les éliminatoires de la CAN 2017, puisqu’elle a remporté ses deux premiers matches. Je félicite donc le sélectionneur précédent pour ses excellents résultats. »

Continuer dans cette voie

En mars 2014, la FRMF avait déjà essayé de faire signer Renard mais les négociations n’avaient pas abouti. La deuxième tentative aura donc été la bonne. Malgré sa flatteuse réputation et son CV chargé, l’entraîneur double champion d’Afrique sait qu’il n’aura pas la tâche facile pour redonner des couleurs à la sélection, et de l’espoir à ses supporters. Trois mois après son départ de Lille, Renard prend en main des Lions de l’Atlas en manque de repères, également sur la scène continentale. Disqualifiés de la CAN 2015, il avaient été sortis dès le premier tour des éditions 2012 et 2013, et ne s’étaient même pas qualifiés pour celle de 2010. Une anomalie pour un pays qui regorge de talents évoluant dans les grands championnats européens. « Il nous faut continuer dans cette voie, en espérant que le football marocain puisse hisser ses couleurs au plus haut niveau en Afrique, et représenter aussi le continent en Coupe du Monde », annonce le nouvel homme fort.

Depuis la finale de la CAN 2004 perdue face à la Tunisie, les entraîneurs – dont le Belge Eric Gerets – se sont succédé sans parvenir à exploiter ce potentiel. Renard devra donc réparer cette erreur, d’abord en qualifiant le Maroc pour la CAN 2017, puis en le menant à la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™, 20 ans après sa dernière participation en France. Un exploit a priori à la portée de l’homme à la chemise blanche, qui avait à la surprise générale mené la Zambie sur le toit de l’Afrique, avant de récidiver avec une Côte d’Ivoire que certains jugeaient vieillissante et désorganisée depuis la retraite internationale de Didier Drogba.

Son passé en Afrique parle pour lui, son caractère aussi. Passé, outre les bancs zambien et ivoirien, par l’Algérie, l’Angola et le Ghana, le technicien de 47 ans a laissé son empreinte partout grâce à ses qualités de meneur d’hommes, son sens tactique, sa discipline, quelques légendaires coups de gueule, et sa capacité à tirer le meilleur de ses troupes.