Cette semaine à Marseille, une vaste opération policière a mis fin à une large opération de blanchiment d’argent qui avait pour but l’achat de véhicules haut de gamme, principalement en Allemagne, pour leur revente en Algérie. 21 individus, soupçonnés d’être impliqués dans le blanchiment de fonds issus du trafic de drogue, sont désormais sous le coup d’une enquête.
Selon plusieurs médias français, l’argent en circulation dans ce réseau s’élèverait à près de 50 millions d’euros. D’innombrables objets de valeur ont été saisis, notamment des œuvres d’art, des voitures de luxe et des bouteilles de vin prestigieux.
Parmi les possessions confisquées, une toile de Combas, une sculpture du célèbre artiste César, des centaines de bouteilles de grands crus et une multitude de biens de luxe : l’argent de la drogue semble avoir servi à l’acquisition d’articles de grande valeur.
Ce jeudi, la procureure de la République de Marseille a révélé l’existence de « un réseau présumé de blanchiment impliquant plusieurs individus, dont de nombreux gérants de sociétés résidant principalement en région aixoise ».
Les chefs d’accusation et les perquisitions
Huit personnes ont été inculpées pour blanchiment de trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs, extorsion, séquestration, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux, travail dissimulé en bande organisée, abus de biens sociaux et recel. Parmi elles, sept ont été placées en détention provisoire.
Les enquêteurs ont procédé, à partir du 22 mai, à 30 perquisitions chez des particuliers et dans des sièges de sociétés, évaluant les sommes blanchies depuis 2017 à 45 millions d’euros. Durant ces perquisitions, de nombreux objets d’art, 23 véhicules de luxe, d’importantes sommes en numéraire, un nombre conséquent de bijoux, d’articles de maroquinerie et d’objets de luxe dont 25 montres de valeur, ainsi que plusieurs centaines de bouteilles de grands vins et de champagne ont été saisis.
Le déroulement du blanchiment et la suite de l’enquête
Les sociétés suspectées d’être impliquées dans le blanchiment d’argent recevaient « des virements ou des chèques provenant d’entreprises du BTP en échange de la remise d’importantes sommes d’argent liquide issues d’activités illégales, notamment le trafic de stupéfiants », d’après le procureur.
L’argent blanchi, converti en soldes bancaires, « était ensuite utilisé pour l’achat, principalement en Allemagne, de véhicules ensuite exportés en Algérie », explique le communiqué de Dominique Laurens, procureure de la République de Marseille.