Ils ont planifié sur Facebook pour chasser des espèces protégées en Algérie. Ils chassaient illégalement en toute impunité les gazelles et les fennecs, notamment.
Un Saoudien un Emirati et par deux Algériens viennent d’être interpellés par des gendarmes du groupement de Béchar.
Selon la Gendarmerie nationale, cette opération s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la chasse illégale et de la préservation des espèces protégées, surtout celles menacées de disparition.
Les gendarmes de Béchar, lors d’une patrouille mobile, ont appréhendé quatre personnes, dont deux ressortissants algériens, un Saoudien et un Emirati, qui s’adonnaient au braconnage.
L’affaire s’est déroulée dans la commune de Machraâ Houari-Boumediène, où un véhicule 4X4 de marque Volkswagen remorque à double réservoir de couleur grise, portant une plaque d’immatriculation de la wilaya de Laghouat, a été intercepté par les gendarmes.
Ledit véhicule était occupé par quatre personnes, deux Algériens (les nommés B. N et Z. M âgés respectivement de 45 et 38 ans), un Saoudien de 28 ans et un Emirati de 46 ans. Les gendarmes ont alors procédé à la fouille de la voiture, à l’intérieur de laquelle ils ont découvert un fusil de chasse avec 16 cartouches, deux outardes et deux lunettes de chasse. Emmenés vers la brigade de Gendarmerie de Béchar, les quatre personnes ont été interrogées par les enquêteurs.
Le chauffeur d’origine algérienne a déclaré aux gendarmes que les deux ressortissants arabes sont leurs amis, il les a invités via Facebook à venir à Béchar pour chasser les espèces sensées être protégées, telles que les gazelles et les fennecs. « J’ai déjà voyagé aux Emirats arabes unis suite à l’invitation de mon ami émirati.
Il y a un mois de cela, il m’a contacté à son tour pour me proposer de venir en Algérie afin de chasser les gazelles. C’est ainsi que j’ai accepté son idée et je l’ai invité à ma résidence sise à Hassi R’Mel. Le Saoudien et l’Emirati ont loué un véhicule 4X4 auprès d’une agence touristique pour qu’ils puissent circuler sur les sables et chasser les gazelles.
Auparavant, ils avaient fait Laghouat et El Bayadh, cela avant qu’ils n’arrivent à Béchar, plus exactement à Taghit, où ils ont chassé plusieurs gazelles et fennecs au cours de leur séjour en Algérie », a avoué le complice algérien aux gendarmes enquêteurs.
Les gazelles, les fennecs, les truffes et Facebook
A Taghit, les deux ressortissants arabes avaient rendez-vous avec un autre Algérien, le nommé Z. M âgé de 38 ans. Leur connaissance remonte à plusieurs années du moment que cet Algérien avait déjà procédé au commerce illégal de truffes avec le Saoudien et l’émirati.
En arrivant au lieu de rendez-vous fixé avec l’Algérien, à Taghit, le Saoudien et l’Emirati se sont immédiatement mis en route vers le Sud algérien. Après un parcours de 30 km, ils ont fait une halte pour passer la nuit en plein désert. Interrogé, l’Emirati a déclaré aux gendarmes qu’il est rentré légalement en Algérie par les frontières, plus exactement à El Oued où il à rencontré son ami algérien.
Mieux, le ressortissant émirati a avoué qu’une fois en Algérie, il a reçu un appel téléphonique de la part d’un ami, un Libyen, lui apprenant qu’il se trouvait à la sortie de Laghouat. Le ressortissant libyen a affirmé à l’Emirati qu’il l’attendait dans sa voiture de couleur blanche pour lui remettre deux outardes après un marché conclu entre les deux ressortissants arabes.
Ces outardes seront utilisées dans la chasse illégale des espèces protégées dans le Sud algérien. Après la réception de ces deux outardes, le Libyen retourna vers son pays en passant par les frontières Sud, tandis que l’Emirati, le Saoudien et l’Algérien sont retournés à Taghit où en cours de route, ils ont été interceptés par des gendarmes en patrouille. Pour le ressortissant saoudien, ce dernier est entré en territoire algérien via Oued-Souf (El Oued) en compagnie de l’Emirati.
A ce sujet, les gendarmes sont en train de mener des investigations sur la manière par laquelle les deux ressortissants ont pu franchir les frontières algériennes sans être repérés. D’autre part, au cours de cette affaire, les gendarmes ont découvert plusieurs sommes d’argent en monnaie nationale et en devises (saoudienne, émiratie et autres). Les quatre mis en cause ont été présentés, hier, devant le procureur de la République près la cour de Béni Abbès.