Le temple du 5 Juillet a finalement été la gare terminus d’un championnat national qui a désigné son champion, le MC Alger, qui a hargneusement bataillé pour se couronner, surtout après une rencontre, annoncée comme la «finale».
C’était sans compter sur les surprises d’un sport qui puise toute sa beauté dans ces retournements de situation. La victoire du doyen des clubs face au MSP Batna, combinée à la tenue en échec d’une Entente, qui a perdu son scintillement à Béjaïa, a finalement récompensé les Vert et Rouge qui récoltent leur septième titre de champion.
La première période trop prudente du dernier match de la saison, match entre une formation du MC Alger super motivée et une équipe aurésienne appelée à confirmer ses derniers résultats de quatre rencontres sans défaite. Avec un milieu garni et une défense renforcée, les Chaouis n’ont que rarement inquiété le gardien de but Zemmamouche.
Les premières actions furent à l’actif des locaux puis couronnées par deux superbes buts de Mohamed Derrag. Ils seront suivis de deux autres signés Hadj Bougueche qui font de lui le buteur du Championnat national. L’absence du haut du piédestal a, en fin de compte, duré onze bonnes saisons avec ce retour rapide aux affaires du doyen des clubs qui parachève une saison, annoncée pourtant de reconstruction.
Certes, le MC Alger n’a pas souvent bien joué, aux yeux, du moins, de ses profonds amoureux. L’équipe a gambergé dans des rencontres qui, historiquement, constituaient une simple affaire, réglée aussitôt la partie entamée. Mais malgré cela, le Mouloudia a décroché son titre de champion.
La formation algéroise sait se surpasser et sait, surtout, gagner les… titres.
Car ce qui a fait la différence, hier, entre le match entre les Algérois et les Chaouis et celui entre Béjaïa et Sétif : dans le second, il y avait une équipe qui jouait son match, tandis que dans le premier, il y avait une formation qui pensait, déjà, au titre. Les enfants de Bab El Oued renouent donc avec les titres après des saisons de disette.
Ils renouent également avec les titres avec des joueurs jeunes, très jeunes pour la plupart et qui, comme leurs devanciers, goûtent à la victoire à un âge, précoce, question de prendre le bon pli pour le futur. C’est d’ailleurs la marque de fabrique de la maison.
Car, finalement, si l’équipe gagne depuis le début de l’année, ce n’est nullement le fruit du hasard et encore moins celui d’éléments extérieurs.
Car même dans la tourmente, même quand le jeu présenté ne convainquait personne, il y avait toujours des constantes.
Il y avait, tout d’abord, ce formidable public. Ces milliers de «Chnaouas», ce peuple mouloudéen, cette déferlante aussi orgueilleuse que passionnée qui transformait chaque rencontre en une fresque de plus en plus belle chaque rencontre.
Il y avait, ensuite, des joueurs, quelles que soient les réserves portées sur leur talent, qui savaient que le maillot pour lequel des hommes sont morts en martyrs est en lui-même une histoire et que, de génération en génération, la culture de la «gagne» est indéfectible.
Le résultat ne s’est pas fait attendre : le MC Alger s’écrit toujours en majuscules, pour son histoire, ses titres renouvelés, au nombre de sept couronnes… Bravo à ces garçons dont beaucoup ne savaient pas, à l’entame de la saison, ce qu’est un titre ! Bravo à l’esprit de groupe, au don de soi et surtout à la force de caractère !
Une nouvelle génération, habillée de «rouge, vert et blanc, aux couleurs algériennes», arrive et sait surtout gagner. Cela promet ! Bravo aussi aux Aigles de Yemma Gouraya qui ont eu le mérite de jouer sans calculs pour ne pas fausser le jeu. Un grand coup de chapeau pour la loyauté de cette équipe qui a fait plier un grand prétendant, l’Aigle noir.
Les Vert et Rouge succèdent aux Sétifiens au palmarès du championnat. C’est le 7e titre de champion d’Algérie pour le MCA après ceux remportés en 1972, 1975, 1976, 1978, 1979 et 1999. Le CA Batna, le MSP Batna et le NA Hussein Dey sont relégués en division deux.
Par M.Gemmill