Un seul service de néonatologie en Algérie : 20 000 enfants meurent chaque année

Un seul service de néonatologie en Algérie : 20 000 enfants meurent chaque année

Tous les CHU seront dotés, d’ici la fin de l’année en cours, d’un service de néonatologie. Le seul existant actuellement se trouve à l’hôpital Mustapha Pacha. 20 000 enfants meurent, en moyenne, chaque année en Algérie.

Ce chiffre a été communiqué, hier, par Djamil Leban, chef de service de néonatologie du CHU Mustapha Pacha. S’exprimant lors du Forum d’El Moudjahid, ce dernier fera savoir que la mortalité néonatale représente plus de 80% de la mortalité infantile qui est de l’ordre, aujourd’hui, de plus de 30%.

Rien que pour l’année 2008, le nombre de naissances était de 833 000 et seulement 813 000 ont survécu. Selon l’intervenant, les causes de ce mal sont entre autres, les infections materno-foetales et les asphyxies. Des wilayas comme Ouargla, Mostaganem, Béchar, Batna,Tiaret sont les régions les plus exposées à ce mal.

Reste que la région la plus touchée est le Sud. Face à cette situation on ne peut plus dramatique, les pouvoirs publics semblent décidés à prendre le taureau par les cornes en fixant comme objectif de ramener le taux de mortalité à 15,6 d’ici 2015. Un tel objectif est-il possible? Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, y croit.

C’est ainsi qu’il a annoncé la dotation, d’ici fin de l’année, de tous les CHU au niveau national, de services de néonatologie. Notons que le seul service qui existe actuellement se trouve au niveau du l’Hôpital Mustapha Pacha à Alger.

D’autres mesures importantes les unes que les autres s’ajoutent à ce plan d’action de lutte contre ce phénomène. Il s’agit du renforcement du programme national de périnatalité, la régionalisation des soins et la promotion de l’allaitement maternelle.

En outre, pour parer aux insuffisances de formation en néonatologie des futurs pédiatres, Djamil Leban a mis en exergue l’impérieuse nécessité de mettre en oeuvre des campagnes de formation en la matière.

Il faut dire que même de l’avis du premier responsable du secteur, les régions, notamment celles de l’intérieur, manquent terriblement de pédiatres et de gynécologues. Les chiffres avancés par Ould Abbès font état de pénurie de pas moins de 389 pédiatres et quelque 541 gynécologues.

C’est, pourquoi, d’aucuns s’interrogent d’ores et déjà sur le comment de réduire le taux de mortalité infantile au moment où les premiers éléments permettant cette baisse font défaut. Raison pour laquelle Djamil Leban indiquera que la tâche ne sera pas du tout facile même si pour Djamel Ould Abbès, c’est l’assurance totale.

Et pour cause, ce dernier a indiqué que les moyens tout autant matériels que humains existent. Cependant pour lui, il est important, voire même indispensable de «fédérer les énergies entre tous les secteurs afin de lutter efficacement contre ce mal d’autant que «la volonté politique existe»

Amokrane Hamiche