Un stock sous-exploité de près de 300.000 tonnes de poisson recensé

Un stock sous-exploité de près de 300.000 tonnes de poisson recensé

Les rencontres sur la pêche mondiale dans la ville espagnole de Pontevedra (sommet et conférence ministérielle) se tiennent périodiquement afin de faire l’état des lieux des pêcheries mondiales et d’examiner les nouvelles approches de développement durable des pêches fondées sur l’écosystème, la bonne gouvernance et des pratiques de pêche.

L’Algérie, représentée par le ministre du secteur, Smaïl Mimoun, a participé mardi et mercredi à cette assemblée.



Cette rencontre offre l’opportunité de se questionner, une fois de plus, sur l’état des lieux de la pêche en Algérie.

L’Algérie est fière de ses 1200 kilomètres de côtes jalonnées de plus d’une quarantaine de ports et autant d’abris de pêche sinon plus.

Un «stock sous-exploité» de près de 300.000 tonnes de poisson est recensé alors qu’une flottille imposante, enrichie récemment de plusieurs autres bâtiments modernes, fait la fierté de quelque 3000 marins pêcheurs.

Une stratégie de développement de ce secteur a été engagée. Cette politique s’est traduite par la création de dix Entreprises de gestion des ports de pêche (Egpp), filiales de la Société de gestion des ports (Sogeports).

Elles sont structurées en deux Sociétés par actions (SPA) et huit Entreprises uninominales à responsabilité limitée (Eurl).

Les ports de pêche d’Algérie sont gérés par 10 Egpp (Ghazaouet, Oran, Arzew, Mostaganem, Ténès, Alger, Béjaïa, Jijel, Skikda, Annaba).

Tous ces facteurs louables et importants n’arrivent cependant pas à combler le déficit criant de la consommation de poisson «per capita» en Algérie.

Il y a quelques années, la production nationale de poisson, toutes espèces confondues, se situait à environ 150.000 tonnes.

Le ratio de consommation a évolué de 2,2 kg/an/hab pour atteindre 5 kg en 2006. Il s’est rapproché du seuil du ratio international requis par la FAO de 6,2 kg par habitant et par an. La réalité est tout autre sur le terrain.

En effet, malgré les efforts de l’Etat pour renforcer ce secteur, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, et garantir l’efficacité de la stratégie de gestion durable de ces ressources, les prix à la vente des produits de la mer continuent à dépasser tout entendement.

Le poisson du pauvre, la sardine, a atteint des pics de 350/400 dinars le kilo ! Les prix restent encore «inabordables» pour un grand nombre de consommateurs.

Ceux-ci se rabattent vers le surgelé et le congelé, qui coûtent moins cher tout en conservant toutes leurs valeurs nutritives.

L’aquaculture reste l’alternative du futur pour faire face à l’accroissement constant de la demande de la population.

La Banque mondiale prévoit que dans une décennie environ, l´aquaculture comptera pour près de moitié de la consommation mondiale de poisson et pour plus de la moitié de la valeur de la récolte mondiale de poisson.

Abdelkrim AMARNI