Guy Forzy «laisse le souvenir d’un être lumineux dont la vie peut apparaître comme une succession d’aventures qui ont épousé l’histoire de notre pays sur plus de cinquante ans».
C’est ainsi que son fils, Gilles Marie, a résumé la vie de son père lors de l’office religieux qui a été célébré, hier matin, à l’église Saint-Laurent de Fleurance, en présence de toute sa famille mais aussi des nombreux amis, des rapatriés d’Algérie venus parfois de loin et des personnalités militaires et civiles, dont le sénateur-maire Raymond Vall et Fatma Adda, conseillère régionale, venus lui rendre un dernier hommage.
Guy Forzy vient de s’éteindre à l’âge de 90 ans dans sa propriété qu’il avait au lieu-dit «Gelas», non loin du hameau de Lagarde. Après une enfance passée aux pieds de l’Ouarsenis (Algérie), il s’engage volontairement à 17 ans et participe aux durs combats des Vosges et d’Alsace puis, à la campagne d’Allemagne. Toute sa vie, il gardera le souvenir de cette armée d’Afrique commandée par de Lattre de Tassigny. Puis, il reprendra son activité d’agriculteur, se mariera avec Marie-Claire, six enfants feront son bonheur.
C’est en 1958 qu’il participe comme second de Pierre Lagaillarde aux barricades d’Alger qui constitueront la révolte des pieds-noirs contre la politique menée à Paris. Guy Forzy connaîtra les «3 jours», sans doute les plus dramatiques de sa vie. Trois mois plus tard et après le «putsch» et les accords d’Evian, il sera expulsé d’Algérie et assigné à résidence près de Vic-Fezensac puis, à Fleurance, en juillet 1962, où il se réinstalle comme agriculteur.
En 1970, il fonde le comité de défense des agriculteurs rapatriés qui vont notamment, par de nombreuses actions, s’opposer aux saisies des fermes des pieds-noirs réinstallés.
Outre son activité d’agriculteur, viticulteur, arboriculteur et éleveur de moutons, il sera imprimeur et travaillera pour Danel puis Paribas à l’international. En 1995, il devient délégué interministériel aux rapatriés. Au-delà d’une vie aussi riche, Guy Forzy laissera le souvenir d’un homme courtois et attachant.
A son épouse, à sa famille et à toutes les personnes affligées par ce deuil, «La Dépêche du Midi» adresse ses condoléances émues et attristées.
