Une année après la catastrophe écologique de l’oued Soummam, Le black-out persiste toujours

Une année après la catastrophe écologique de l’oued Soummam, Le black-out persiste toujours

Les résultats officiels de l’enquête sur les causes de la mort de milliers de poissons dans l’oued ne sont toujours pas connus.

La mort de poissons, en septembre 2014, sur une portion de l’oued Soummam, située à la hauteur de l’entrée orientale de la ville de Sidi Aïch (50 km à l’ouest de Béjaïa), demeure toujours une énigme. En effet, les résultats officiels de l’enquête sur les causes de la mort de milliers de poissons dans l’oued ne sont toujours pas connues, quoique les déversements de produits chimiques par des unités industrielles a été la piste privilégiée par la commission d’enquête, composée de représentants de la direction de la pêche, de l’environnement, des forêts et du service d’hygiène de la municipalité de Sidi Aïch. Néanmoins, une année après cette catastrophe écologique, aucun résultat n’a été communiqué. Pour rappel, des milliers de poissons, dont des carpes, des anguilles et des barbots, ont été trouvés morts sur les berges de l’oued, à la hauteur de l’entrée est de Sidi Aïch. Contacté, le maire de Sidi Aïch, Djamel Ayad, dira : “Nous n’avons reçu aucun rapport sur cette affaire. Aucune explication ni résultat des analyses effectuées sur site ne nous ont été communiqués. Nous avons alerté à cette époque la population et les agriculteurs sur les dangers que représente l’utilisation de ces eaux. Mais jusqu’à présent, nous ignorons totalement les résultats de l’enquête.” L’ex-directeur de l’environnement, cité par l’APS, n’a pas exclu, en septembre 2014, une éventuelle pollution de la rivière, il a notamment souligné que cela est dû à “une concentration élevée de chlorure dans l’eau”, selon les résultats des analyses effectuées par l’ONDD (Observatoire national de l’environnement et du développement durable). “La teneur en chlorure est dix fois supérieure à la norme admise, soit 8,5 g/l contre une limite tolérée de 0,6 g/l”, a expliqué l’ex-directeur de wilaya de l’environnement, M. Boussoufa, concluant que “la contamination en chlorure est vraisemblablement la cause de la mortalité des poissons. Après les conclusions, des sanctions rigoureuses seront appliquées au pollueur avéré”. Néanmoins, avant-hier, une source proche de la direction de l’environnement de la wilaya nous a avoué qu’aucune suite n’a été donnée à cette affaire. “Nous continuons à analyser les échantillons prélevés au niveau de l’oued. Nous l’avons effectué également en 2015 et la concentration de chlorure est toujours élevée”, a-t-il indiqué. L’association éco-culture Soummam, de son côté, dénoncera “cet état de fait inadmissible”. “Nous avons déjà tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences de la pollution de l’oued Soummam. Il faut situer les responsabilités”, s’insurge l’association.