Une campagne nationale de lutte contre la toxicomanie et la violence dans les campus universitaires

Une campagne nationale de lutte contre la toxicomanie et la violence dans les campus universitaires

ALGER – Une campagne nationale de sensibilisation contre la la toxicomanie et la violence dans les campus universitaires a été lancée dimanche à l’université d’Alger 3 (Dely Brahim) et sera étendue à toutes les universités et instituts de la wilaya d’Alger avant d’être généralisée aux autres wilayas du pays.

Cette initiative sera chapeautée par une commission nationale qui sera créée prochainement, selon le représentant du bureau national exécutif de l’Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA) Abdelatif Bakhta.

La directrice de la prévention et de la communication à l’Office national de lutte contre la toxicomanie Ghania Kaddache a indiqué que le phénomène de « toxicomanie précoce » est en nette progression, précisant qu’une enquête récente de l’office sur la propagation de la toxicomanie à Alger montre à travers les quantités de drogue saisies chez de jeunes toxicomanes que ce phénomène était en nette progression, ce qui impose d’adopter une politique préventive pour éradiquer ce dangereux fléau.

Elle a annoncé le lancement dans les prochains jours d’une enquête qui sera réalisée par des spécialistes à l’Office national de lutte contre la toxicomanie sur la propagation de la drogue dans les campus universitaires.

38 centres à travers le pays pour la prise en charge des toxicomanes

Mme Kaddache a rappelé que 38 centres relevant du ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière ont été ouverts pour la prise en charge des toxicomanes à travers le pays.

Ces établissements disposent de médecins généralistes, de psychologues et de sociologues, selon la même responsable.

Elle a indiqué qu’une fois déférée à la justice, les individus impliqués dans des affaires de consommation de drogue « ont le choix entre suivre une cure de désintoxication dans un centre spécialisé ou être poursuivis en justice », mettant en avant l’ »efficacité » de ce moyen juridique dans la prévention et la lutte contre ce dangereux fléau qui ronge la société.

Le chef de la brigade de la lutte contre le trafic de drogue et de psychotropes de la sûreté de wilaya d’Alger, le commissaire principal Tarek Ghellab, a, pour sa part, fait état de la progression du phénomène de la toxicomanie chez les jeunes, notamment les mineurs, les élèves et les étudiants. Même les filles ne sont pas épargnées, a-t-il dit.

Les trafiquants de drogue exploitent des mineurs et des nécessiteux pour transporter, dissimuler ou écouler leur marchandise en contrepartie d’une somme d’argent ou d’une dose de drogue, a-t-il précisé.

La toxicomanie est devenue un « problème sociétal » qui menace la santé publique, a-t-il prévenu, soulignant que le seul moyen d’y faire face efficacement restait la prévention par la sensibilisation, notamment auprès des jeunes.

Il a tiré la sonnette d’alarme sur la corrélation entre toxicomanie et violence.

Par ailleurs, le représentant des Douanes algériennes, l’inspecteur général Mohamed Bendada, a indiqué que la quantité de drogue (cannabis) saisie à travers le territoire national avait baissé en 2016 (6 tonnes) par rapport à 2015 (20 tonnes). Par contre, la quantité de comprimés psychotropes saisie a augmenté sensiblement en 2016 avec 37.000 comprimés saisis contre 27.000 en 2015, a-t-il précisé.