Une centaine de députés va saisir le conseil constitutionnel, Objectif : faire barrage à la loi de finances 2016

Une centaine de députés va saisir le conseil constitutionnel,  Objectif : faire barrage à la loi de finances 2016

Seconde montée au front des députés contestataires de la loi de finances 2016. Ils sont au moins une centaine de parlementaires issus de différentes formations politiques, y compris du FLN et de Taj, à lancer une action

pour le moins audacieuse, aujourd’hui, au siège de l’APN.

La révolte des députés contestataires, le 3 décembre dernier, lors de la séance de vote du projet de loi de fiances 2016, ne pouvait donc rester sans suite.

Le coup de force ayant servi à l’adoption dudit projet de loi n’a visiblement rien changé à leur détermination. Et c’est décidément le début d’une longue action, laquelle devra se concrétiser aujourd’hui, au siège de l’APN, à Alger.

Une centaine de députés appartenant à plusieurs formations politiques, dont une vingtaine issue du Front de libération nationale, et quelques autres de Taj, lanceront une pétition pour bloquer le projet de loi de finances 2016. Contacté hier, en fin d’après-midi, Ramdane Taâzibt, député du Parti des travailleurs (PT), a livré quelques détails sur cette démarche. “Nous allons recourir à toutes les voies qu’offre la démocratie. Nous allons saisir le président de la République, adresser une requête, et non pas une saisine au Conseil constitutionnel, et nous adresser aux membres du Conseil de la nation (Sénat, ndlr), pour les sensibiliser sur les dangers que présente cette loi”, a-t-il expliqué. Selon toujours Ramdane Taâzibt, cette pétition, qui comporte, fait inédit, des signatures de parlementaires issus de partis pro-pouvoir, alerte en premier lieu sur “les dépassements, les pressions, les falsifications de rapports et le coup de force de la fameuse nuit du 30 novembre”. Pour lui, c’est même “un coup d’État qui a été opéré contre les institutions de la République et les prérogatives du Président à travers la réintroduction de l’article 71 qui donne de superpouvoirs au ministre des Finances”. Et si les députés signataires de la pétition, qui sera rendue publique aujourd’hui, parlent d’user de toutes les voies démocratiques, c’est que l’option d’engager des actions de terrain n’est pas à exclure. Ramdane Taâzibt affirme, d’ailleurs, qu’“il y a des discussions sur la possibilité d’allers vers la rencontre du peuple” pour lui expliquer la démarche et le sensibiliser sur la gravité de la situation. Hier, à 18h30 passées, les initiateurs de la démarche s’affairaient encore à tout mettre en œuvre. “Nous continuons toujours à enregistrer des adhésions et recevoir de nouvelles signatures. Je peux vous affirmer que les députés de Taj, qui se sont révoltés le jour du vote de la loi de finances, nous ont rejoints. Il y a une grande détermination d’œuvrer collectivement pour stopper cette loi qui prélude à une mort certaine du pays”, a-t-il conclu.

M.M.