Une centaine de morts et 600 blessés dans un double attentat Bain de sang à Bagdad

Une centaine de morts et 600 blessés dans un double attentat Bain de sang à Bagdad

Après un semblant d’accalmie, durant lequel on a enregistré une baisse des attaques terroristes, la capitale irakienne a replongé hier dans la violence avec ce sanglant double attentat qui a visé les ministères de la Justice et de Municipalités et Travaux publics, qui se font face dans la rue de Haïfa.

Un double attentat a secoué hier matin Bagdad, qui semblait avoir retrouvé son calme ces derniers mois. Il faut dire que le bilan, une centaine de morts et plus de 600 blessés, ne laisse planer aucun doute quant à l’objectif de cette attaque à l’approche des élections législatives irakiennes.

Il s’agit d’un avertissement sérieux au gouvernement al-Maliki, qui pensait peut-être avoir maîtrisé le volet sécuritaire avant ce rendez-vous électoral crucial pour l’avenir de l’Irak. Cela ne fait que confirmer les appréhensions du chef de l’armée de terre irakienne, qui avait mis en garde contre le risque d’un regain de violences dans les neuf prochains mois en raison de la tenue d’élections générales et de l’installation d’un nouveau gouvernement. L’éventuel report de ce scrutin, en raison des difficultés rencontrées par le gouvernement à trouver un accord sur la nouvelle loi électorale à cause de l’âpre bataille entre Arabes et Kurdes pour le contrôle de la région pétrolière de Kirkouk, attise les craintes des responsables irakiens, qui redoutent qu’un vide constitutionnel n’ait des répercussions sur la stabilité du pays. En effet, le Parlement irakien n’est pas parvenu mercredi à trouver un accord sur une nouvelle loi électorale, car les Kurdes exigent d’être majoritaires dans les instances dirigeantes de cette province de 900 000 habitants, qu’ils veulent annexer à leur région autonome, alors que les Arabes et turcomans les accusent de s’y installer en masse pour modifier l’équilibre démographique.

Le chef de l’armée de terre craint aussi un regain de violences jusqu’à la fin du premier semestre 2010, lorsque le nouvel exécutif aura pris les rênes. Il a révélé redouter que “jusqu’à juillet 2010, c’est-à-dire des élections jusqu’au transfert du pouvoir entre l’ancien et le nouveau gouvernement, il puisse y avoir un accroissement de l’activité terroriste”. Cela étant, le premier attentat a visé le ministère de la Justice et celui du Travail et des Affaires sociales qui se font face dans la rue de Haïfa. Dix minutes plus tard, une seconde explosion s’est produite devant le siège du gouvernorat de Bagdad, dans le même secteur. Des images insoutenables, de corps sont étalés sur la chaussée ensanglantée, des membres et des morceaux de chair disséminés dans la rue, alors que des victimes se trouvent dans des voitures calcinées, pendant que les secouristes essayant de les extraire ont replongé les Bagdadis sous le choc. L’hôpital al-Karama a reçu 49 tués et 333 blessés, dont de nombreuses femmes et personnes âgées vivant près du ministère de la Justice, a indiqué un médecin. À la Cité médicale, le service des urgences a reçu 30 tués et 200 blessés, à l’hôpital Yarmouk 8 tués et 52 blessés et à celui d’Ibn Nafis 3 tués et 7 blessés. Ce double attentat rappelle celui qui avait visé le 19 août les ministères des Affaires étrangères et des Finances. Ce jour-là, deux kamikazes avaient fait exploser leur camion piégé devant ces ministères, tuant 95 personnes et blessant plus de 600 autres.