NADIA BELLIL
Le procès du général à la retraite Hassan Benhadid prévu, hier, a été finalement reporté au 25 septembre prochain. C’est la cour d’appel du tribunal d’Alger qui a décidé de ce report, avons-nous appris auprès de l’avocat du général à la retraite. Placé le 12 mai dernier en détention provisoire à la prison d’El Harrach suite à une lettre adressée à Gaïd Salah, le chef d’Etat-major où il lui recommande d’opter pour une solution politique à la crise actuelle, le général à la retraite a vu sa santé se détériorer. Et c’est tant sa famille que son avocat Me Mechri qui ont alerté de la possibilité « d’un décès de Benhadid en prison ». Récemment, Me Mechri a voulu prendre à témoin l’opinion publique en rendant public un communiqué à travers lequel il alerte une énième fois sur « l’état de faiblesse généralisée dans lequel se trouve Benhadid ».
« Le général à la retraite est au plus mal, il a perdu l’autonomie de ces mouvements, il a besoin d’une tierce personne pour se mettre debout », a expliqué Me Mechri qui ne manque pas de préciser que Benhadid « ne parle plus, ne peut se lever ni s’assoir sans aide, même allongé il souffre. Après sa chute dans les douches de la prison, il a eu une fracture du bassin, la première opération n’a rien donné, il a eu une hémorragie, il sera à nouveau opéré aujourd’hui ». « Benhadid se trouve à l’hôpital Mustapha-Pacha. A chaque fois que je vais le voir, je crains d’apprendre une mauvaise nouvelle. Je crains que le général Benhadid ne soit bientôt le troisième détenu d’opinion à perdre la vie en prison », alerte-t-il.
Dans son communiqué, Me Mechri sollicite les magistrats pour remettre en liberté, Benhadid et ce dans les plus brefs délais : « Benhadid sera mieux pris en charge par ses proches et notamment par son épouse ». Me Mechri qui souligne l’âge avancé de son client 75ans, en l’occurrence, rappelle que « le 30 mai dernier, le général à la retraite a été transféré à l’hôpital Mustapha bacha à Alger, après s’être fracturé le bassin à la suite d’une chute à la prison d’El Harrach où il est incarcéré ». De l’avis de Me Mechri « Benhadid est exposé aux fractures, car, il souffre notamment d’une fragilité osseuse compte tenu de son âge ». En définitive, aux yeux de Me Mechri, « il faut ordonner immédiatement la liberté provisoire d’office à Benhadid sinon il est exposé à un homicide programmé ».
« Cette situation engage la responsabilité première et directe des magistrats en charge de l’affaire » a-t-il lancé. La question qui se pose est de savoir si d’ici le procès du général reporté au 25 septembre prochain, les autorités judiciaires accepteront-elles d’accorder la liberté provisoire au client de Me Mechri ?