Une délégation d’hommes d’affaires à Alger en novembre : Les britanniques ont trouvé le filon

Une délégation d’hommes d’affaires à Alger en novembre : Les britanniques ont trouvé le filon

En trois années, les échanges commerciaux ont connu une hausse exponentielle. Mais que gagne l’Algérie dans cette transaction?

Attirés par l’odeur des pétrodollars d’un pays en jachère, les businessman londoniens remontent le filon. Une délégation d’hommes d’affaires britanniques effectuera une visite en Algérie, en novembre prochain, dans l’objectif de promouvoir le partenariat économique, apprend-on auprès de l’ambassade d’Algérie à Londres.



En

trois années, les échanges commerciaux ont connu une hausse exponentielle passant de 1,6 milliard de dollars en 2010 à 6,7 milliards de dollars en 2013, soit une hausse de 280% en un laps de trois années. Mais que gagne l’Algérie dans cette transaction? Peu ou très peu. Les investissement britanniques directs en Algérie sont loin de connaître le même rythme, de même que le transfert de technologie. Pour la circulation des personnes, les mesures sont toujours draconiennes, notamment pour les jeunes Algériens.

C’est de bonne guerre et il convient de s’interroger sur le rôle des responsables algériens dans ces affaires. Car les Britanniques ont le mérite d’avoir cette franchise diplomatique: «Nous voulons faire du commerce avec vous.»

Le représentant personnel du Premier ministre britannique, David Cameron, pour la promotion du partenariat économique algéro-britannique, Lord Risby, a affirmé que l’Algérie est un pays encore peu connu des Britanniques. Il s’est dit cependant «convaincu» que la multiplication des missions économiques et commerciales permettrait de remédier à cette situation.

Il y a lieu de noter la prédominance du secteur des hydrocarbures dans les relations bilatérales, même si la coopération dans des secteurs aussi porteurs que l’industrie pharmaceutique, la santé, l’éducation, les finances et l’agriculture se renforçait davantage. En prévision de cette mission organisée par le Conseil d’affaires algéro-britannique «UK-ABC», une rencontre à laquelle ont assisté les représentants d’une cinquantaine d’entreprises britanniques a été tenue mercredi dernier à l’ambassade d’Algérie, afin de leur présenter un aperçu sur les potentialités du marché algérien.

La dynamique que connaissent les relations algéro-britanniques se reflète également dans les échanges de visites à l’exemple de celle effectuée en juin dernier par une délégation conduite par Mme Alderman Fiona Woolf, qui est la Lord Mayor de la City de Londres, ainsi que par deux autres délégations de la «Scottish Development International» et de «Middle East Association».

Mais un pays comme l’Algérie qui offre d’innombrables opportunités peut-il se suffire des visites de délégations? A souligner que le Foreign Office avait publié, en septembre dernier, une note d’information sur l’Algérie destinée aux milieux d’affaires britanniques, dans laquelle il leur a assuré que l’Algérie est un pays «politiquement stable», en soulignant que «les appels d’offres du gouvernement algérien suivent des procédures strictes pour réduire le risque de pots-de-vin dans l’attribution des contrats».

La même note a également relevé que «de nombreuses entreprises britanniques font état d’opérations commerciales réussies avec l’Algérie, loin de toute pratique de corruption». S’agissant des risques sécuritaires, le même document a indiqué que «les entreprises britanniques n’ont pas été une cible significative du terrorisme». Depuis le début de l’année 2014, la coopération bilatérale entre l’Algérie et la Grande-Bretagne a enregistré plusieurs avancées.

Ainsi, l’Agence spatiale algérienne (Asal) et l’UK Space Agency ont signé un mémorandum d’entente relatif à la coopération dans le domaine des activités spatiales civiles, qui a été suivi par un contrat avec la «Surrey Satellite technology Ltd» pour la réalisation du troisième satellite algérien «Alsat B1». Les deux pays ont finalisé, en septembre dernier, un projet d’accord sur la non-double imposition qui devrait être signé avant la fin de l’année en cours.