Près de 80 000 quintaux d’orge ont été embarqués hier sur un vraquier Rita B/R, amarré au port d’Alger, battant pavillon italien. Cette cargaison a été achetée par un trader français pour le compte de la société Grant Negos au profit de l’Office des céréales de Tunisie.
Un autre bateau est attendu pour charger les 20 000 quintaux restants du volume total du contrat d’achat conclu dernièrement entre l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et le client français. Selon Nourredine Kehal, DG de l’OAIC, présent à cette première opération d’exportation d’orge aux côtés de Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, le prix de vente est 140,5 dollars la tonne. Il a précisé que l’orge provient de 18 wilayas : 5 de l’est du pays (41 325 quintaux), 3 du centre (20 285) et 10 de l’ouest (42 440).
«Le volume total a subi tous les examens de contrôle qualité commerciale comme l’exige le cahier des charges.
Un contrôle rigoureux a été effectué au niveau de chaque coopérative de wilaya (CCLS) avant de décider l’acheminement vers le port d’Alger», a-t-il souligné, précisant que l’orge expédié est d’une excellente qualité «si l’on s’en tient aux normes requises».
Il citera le taux d’humidité de notre orge, qui est compris entre 8 et 9% contre une norme internationale de 15%. Il poursuivra : «Avec de telles références de qualité, notre orge a de sérieux atouts qui peuvent lui permettre de se placer facilement sur les marchés extérieurs.»
En ce qui concerne d’éventuelles autres expéditions, il a déclaré : «Nous procéderons par prudence, c’est-à-dire que chaque fois que les cours mondiaux seront intéressants, nous lancerons des avis d’appel d’offres et à nous de saisir les propositions d’offres d’achat les plus avantageuses.» Toutefois, il a annoncé qu’un contrat de vente est en voie de finalisation, donnant rendez-vous aux journalistes dans au moins dix jours pour une seconde opération d’exportation.
Le ministre a, pour sa part, insisté sur le fait que cette opération est à qualifier d’«événement historique car elle marque le retour de l’Algérie sur le marché céréalier international, après une absence de 43 ans, la dernière opération d’exportation d’orge remontant à 1967».
Interrogé sur les estimations de récolte de la campagne moissons-battage 2010, il dira : «Il est encore trop tôt pour se prononcer mais, globalement, il faut s’attendre à une bonne moyenne de rendement.»
A propos du soutien à la production accordé par l’Etat aux céréaliculteurs, il a tenu à rassurer que les subventions seront maintenues au moins jusqu’en 2015.
Par Ziad Abdelhadi