Le virus constitue une vraie menace sur le monde, et notamment le continent africain qui abrite, depuis des mois, des foyers contaminés par le virus Ebola.
Il y a quelques semaines, l’Algérie a mis en place un dispositif pour parer à toute contamination et propagation, mais en face, un personnel médical qui ne connaît presque rien sur le virus.
L’enquête réalisée par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) confirme que les techniciens de la santé “censés être en première ligne” ne sont pas “suffisamment informés de l’épidémie”. Elle a été réalisée durant les mois d’octobre et novembre 2014 dans 9 wilayas. Elle a touché 4 200 personnes réparties en deux groupes (3 200 personnes représentant la population générale et 900 techniciens de la santé dans 9 wilayas).
Les lieux publics et privés, les universités, les postes, les banques, les cafés, les places publiques, les CHU, EPS, EPH, les laboratoires…, tels sont les endroits où les sondés ont été approchés par les enquêteurs de la Forem. Les différentes fonctions des personnes interrogées sont variables (universitaires, cadres supérieurs, commerçants, chômeurs, anesthésistes, sages-femmes, infirmiers, aidessoignants). L’intérêt de l’enquête, selon la Forem, “est de connaître le niveau d’information et les connaissances de prévention sur le virus Ebola”.
Le questionnaire comprend 14 interrogations. “Avez-vous entendu parler d’Ebola ?” est la première question posée. “97% des techniciens de la santé ont entendu parler d’Ebola et 3% n’en ont jamais entendu parler”, contre “93% de la population générale ont entendu parler d’Ebola et 7% n’en ont jamais entendu parler”.
Si chez le citoyen lambda, l’information n’a pas été reçue, chez les techniciens de la santé, cela relèverait de l’incompétence. 36% des techniciens ne connaissent pas l’origine d’Ebola contre 82% pour la population générale. 10% des techniciens pensent que le virus touche la race noire. 36% des techniciens de la santé et 23% de la population générale pensent qu’on contracte Ebola en mangeant des singes.
22% pour les TS et 16% pour la population générale en mangeant des chauves-souris. 36% des techniciens ont répondu la Sierra Leone, le Liberia, contre 27% dans la population générale. Pour les symptômes, 56% ont répondu troubles respiratoires, 39% des saignements, 31% de la fièvre pour les TS, 27% ont répondu troubles respiratoires, 17% des saignements, 16% fièvre pour les TS. Interrogés s’ils avaient lu les conduites de prévention envoyées par les autorités sanitaires nationales, 74% des techniciens de la santé ont répondu par la négative.
Quant à la conduite à tenir face à un malade atteint d’Ebola, 80% des techniciens de la santé l’ignorent. En revanche, 79% des techniciens de la santé pensent que ce n’est pas suffisant de porter une bavette et un gant pour éviter la contamination. 77% des techniciens de la santé “savent” que nos hôpitaux n’ont pas les moyens de faire face à cette maladie. 75% des techniciens savent aussi qu’il n’existe pas de vaccin contre Ebola. 80% des techniciens savent, par ailleurs, qu’il n’existe pas aussi de traitement.
Dans la conclusion, la Forem a relevé que les techniciens de la santé “ne lisent pas les directives du ministère de tutelle affichées parfois sur les tableaux”. La Forem estime qu’il convient donc, face aux risques sanitaires majeurs, de réunir le personnel dans toutes les unités et de discuter des directives plutôt que de les afficher.
Mohamed Mouloudj
