Après l’enquête ayant secoué les organisateurs de la coupe du monde 2022, place désormais aux Jeux olympiques 2024. Organisés par la France, les prochains JO semblent être sous la loupe des journalistes et associations investigateurs.
La semaine dernière, une enquête, révélée par le média français « Libération », vient mettre la lumière sur les dessous de l’organisation des Jeux olympiques 2024 organisés par la France.
Dans cette enquête citant plusieurs harragas, le quotidien français fait des révélations sur les travailleurs sans papiers sur les chantiers des JO de Paris. Une histoire qui rappelle le scandale du mondial du Qatar qui sous-exploiter la main d’œuvre africaine et asiate.
Des Algériens parmi les sans papiers sous-exploités
Ils sont 10, tous maliens & sans papiers. Depuis 1, 2 ou 3 ans ils travaillent ici. Ils peuvent & doivent être régularisés sans attendre une hypothétique loi sur les métiers en tension. La #LDH rappelle l’exigence de régularisation des sans-papiers. https://t.co/QjXMmdF9ts
— LDH France (@LDH_Fr) December 11, 2022
Selon « Libération« , des centaines de migrants clandestins, parmi eux des sans papiers algériens, représentent une grosse partie des manœuvres et travailleurs « recrutés » sur les chantiers des futures infrastructures prévues pour JO 2024.
« Nous travaillons pour un peu plus de 80 euros par jour. Nous ne sommes pas déclarés. Et nous travaillons peu importe les conditions météo en non-stop avec 0 jour de congé », lance Moussa, le porte-parole des travailleurs sans papiers.
D’après lui, ces « manœuvres de chantiers » sans papiers travaillent sur les projets des JO 2024 à Paris depuis des dizaines de mois.
« Si quelqu’un se blesse, le patron le remplace le lendemain », intervient un autre travailleur sans papiers, en colère. Pour dénoncer les conditions sécuritaires sur les chantiers des projets des JO 2022.
« En plus de tout ça, nous n’avons droit à rien. Ni à des chaussures de sécurité ni à des tenues de chantier. Pis encore, nous n’avons jamais fait de visite médicale », dénonce-t-il. En situation compliquée, notamment avec l’approche de l’hiver « froid », ces travailleurs sans papiers sortent aujourd’hui de leurs silences. Pour faire parvenir leur voix aux responsables français.
France, qu’en est-il des sans papiers algériens qui travaillent dans les chantiers ?
Ce n’est malheureusement pas que des africains subsahariens qui sont sous-exploités dans les chantiers des JO 2024. En effet, plusieurs Algériens sont concernés.
Réputés comme des techniciens, les harragas algériens en France travaillent plus dans la plomberie et l’électricité. C’est ce qu’a confirmé l’un des témoins de l’enquête. « Les Arabes (dont les Algériens) sont plus présents dans la plomberie (…) Quant aux français, ce sont ceux qui restent dans les bureaux », précise-t-il.
D’un autre côté, il convient de noter que les sans papiers maghrébins, dont les Algériens, sont, depuis quelques semaines, dans le viseur des services de sécurité. Pourquoi ? La hausse de la délinquance et l’affaire de la petite Lola, assassinée par une « harraga » algérienne, a provoqué la colère du ministère français de l’Intérieur.
En plus de la crise de l’emploi, l’annulation des permis des livreurs et l’affaire Lola. Les sans papiers algériens en France se retrouvent aujourd’hui dans une situation sans précédent. Mais avec l’approche de l’étude du nouveau projet de loi sur l’immigration, il reste de l’espoir. Pour rappel, ce dernier prévoit la régularisation d’une certaine catégorie de travailleurs en noir.