Une intervention militaire en Libye pourrait être nécessaire si le groupe Etat islamique y implante un califat, estime le ministre de la Défense espagnol dans un entretien publié samedi par El Pais.
« Nous avons été en Afghanistan pour arrêter tout cela, nous sommes en Irak, au Mali ou en Somalie avec le même objectif et maintenant c’est encore plus près. Il faut faire quelque chose », a déclaré le ministre Pedro Morenes dans cet entretien publié sur le site internet du journal.
« J’en ai parlé à (la chef de la diplomatie européenne Federica) Mogherini à Singapour (fin mai, ndlr) et elle m’a dit: c’est incroyable mais il y a encore des pays qui émettent des réserves.
Regardez la Syrie. Cela fait quatre ans que l’on assiste au massacre avec un Conseil de sécurité (des Nations unies) bloqué par les vétos », a déploré le ministre: « C’est le monde où l’on vit ». « Il y a une coalition chargée de lutter non seulement contre Daesh (groupe Etat islamique) en Irak et en Syrie, il y a une coalition pour lutter contre Daesh tout court. Si le califat s’étend à la Libye, la coalition devra prendre des mesures », a-t-il poursuivi.
Interrogé sur l’opération de l’OTAN avec participation de la France ayant renversé l’ancien chef de l’Etat libyen Mouammar Khadafi en octobre 2011, le ministre s’est borné à répondre: « La leçon c’est que les interventions militaires ne peuvent se faire en laissant les objectifs à moitié atteints ». Le dialogue politique entre les parties en conflit en Libye reprendra lundi au Maroc.
La Libye, en proie à une guerre civile, est divisée entre deux gouvernements –et Parlements– rivaux: l’un à Tripoli sous la coupe de Fajr Libya, coalition de milices dont certaines islamistes, et l’autre à Tobrouk, dans l’est, le seul reconnu par la communauté internationale.
Le gouvernement libyen a de nouveau appelé dimanche à l’aide face à la progression du groupe Etat islamique (EI). L’EI, qui sévit principalement en Irak et en Syrie et qui s’est implanté l’an dernier en Libye.
Il a récemment pris le contrôle de l’aéroport international de Syrte (à 450 km à l’est de Tripoli) et menace de s’emparer des installations pétrolières de cette région côtière.
Cette position espagnole est en contradiction avec celle de l’Algérie qui prône justement une issue politique permettant de réunir tous les libyens, qui une fois unis, combattront les extrémistes et en particulier le groupe criminel Daech.(Avec Agences)