Une loi criminalisant des voyages en zone de guerre en préparation, L’Algérie ferme la porte du recrutement à Daesh

Une loi criminalisant des voyages en zone de guerre en préparation,  L’Algérie ferme la porte du recrutement à Daesh

La promulgation de cette loi est d’ordre préventif pour l’Algérie

Ce genre de déplacements ne fait courir aucun risque aux voyageurs, même si le but est l’entraînement pour passer à l’acte une fois de retour au pays.

Considérer comme irrémédiablement perdu et potentiellement criminel tout individu se rendant en zone de combat à l’étranger est une tendance qui se généralise au niveau de la totalité des gouvernements de la planète. Les deux derniers attentats en France, celui de Charlie Hebdo et le récent massacre de Paris, font ressortir ce qui paraît désormais comme une évidence. Dans cette prise de conscience internationale quant au danger que représente cette catégorie de personnes, les législations s’adaptent au phénomène et sur ce chapitre, l’Algérie n’est pas en reste. Le ministre de la Justice a évoqué, à plusieurs reprises, l’élaboration d’un texte de loi visant à criminaliser ce genre de voyages.

Dans le cas de figure actuel, la Syrie et l’Irak seront désormais considérés comme deux destinations à risques pour n’importe quelle personne s’y rendant. Le propos n’est certainement pas d’isoler ces pays, mais il est entendu que les jeunes qui s’y rendent, via la Turquie, poursuivent généralement des objectifs peu avouables aux autorités de leurs pays. l’attraction qu’exerce Daesh sur des milliers de jeunes de par le monde justifie aisément les soupçons que nourrissent légitimement les autorités algériennes. Il faut dire que, jusqu’à aujourd’hui, ce genre de déplacements ne fait courir aucun risque aux voyageurs. Même si le but est l’entraînement et l’endoctrinement pour passer à l’acte une fois de retour au pays, il n’existe aucun texte susceptible d’arrêter ces voyageurs. Ce sont les services de renseignement qui sont chargés de pister ces individus, au risque d’échapper à la surveillance et de commettre des crimes terroristes, comme cela s’est produit par deux fois à Paris à quelques mois d’intervalle. Désormais, après la publication de la loi, le seul fait de se déplacer dans ces zones de guerre expose l’individu à des poursuites judiciaires, voire à des peines de prison ferme. Cette disposition que défend le gouvernement algérien n’est pas unique en son genre. Beaucoup de pays préparent des textes semblables, alors que d’autres les ont déjà mis en application. Pareil texte élimine de facto beaucoup d’efforts inutiles des services de renseignement, puisque désormais tout le monde saura que voyager dans ces contrées est passible d’une accusation pour terrorisme. Personne ne pourra invoquer un autre motif.

La promulgation de cette loi est d’ordre préventif pour l’Algérie, puisque le nombre de jeunes ayant pris ce chemin ne dépasse pas la centaine. Mais les autorités centrales savent qu’une dizaine de terroristes en milieu urbain peuvent provoquer un véritable massacre, comme cela s’est produit à Paris. L’on notera enfin que ce texte concerne toute personne algérienne ou étrangère en résidence officielle ou pas sur le territoire national.