Une mauvaise nouvelle pour l’Algérie ?

Une mauvaise nouvelle pour l’Algérie ?

L’imminente adhésion avec statut spécial de la Tunisie à l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord) et qui a été confirmée par Barack Obama, a de quoi susciter des inquiétudes en Algérie.

Cette déclaration du président américain est une mauvaise nouvelle pour les Algériens qui ont eu à subir dans le passé de la machine de guerre atlantiste et qui ne s’est pas départie, depuis, de son esprit belliqueux comme en témoigne l’anarchie et le chaos au règne en Libye depuis son intervention de 2011.

Rappelons que le président américain avait parlé d’un statut d’ « allié majeur non membre de l’Otan » qui devrait permettre à la Tunisie de « développer une coopération renforcée avec les Etats-Unis pour l’achat et la fabrication d’armes ».

Le statut accordé par les États-Unis à la Tunisie est considéré par les spécialistes comme le plus élevé rarement accordé par les Etats-Unis et réservé jusque-là à une quinzaine d’alliés, dont le Japon, l’Australie, l’Afghanistan ou encore l’Egypte, Bahreïn et le Maroc. Il convient de signaler aussi qu’au terme de cet accord, la Tunisie aura accès à une coopération militaire renforcée avec les Etats-Unis.

On serait tenté de croire que les USA sont devenus magnanimes si on ne sait pas, par expérience, que Washington n’offre ce statut que si le candidat accepte d’accomplir des missions pour le compte de l’Organisation atlantique.

Dès lors, on est en droit de se poser la question de savoir si la Tunisie aurait accepté d’assurer la sous-traitance dans la région. Mais la sous-traitance de quoi justement ? La mise à disposition de l’Otan de la base navale de Bizerte ? Pour l’heure, on n’en sait rien. Mais il est impératif de souligner le fait que l’Otan a déjà scellé une alliance avec le Maroc.

Avec l’acceptation de la Tunisie de rentrer dans le giron atlantiste, ce sont les deux flancs est et ouest de l’Algérie qui passent sous le contrôle atlantiste.

Pour le Parti antisioniste, un parti français non agréé, « cette évolution de la situation géostratégique au Maghreb n’est certainement pas une bonne nouvelle et il apparait désormais clair que les forces militaires atlantistes (étatsuniennes et françaises) sont en train de circonscrire le pays ». Sur son site Internet, le parti a écrit hier : « Que ce soit en Tunisie, au Nord Mali ou au Niger, et qu’elles soient françaises ou américaines, les installations militaires se multiplient dans la région, ce qui n’est pas sans inquiéter Alger. »

La formation politique non reconnue poursuit son analyse et indique, en parlant toujours de l’Algérie, que « le pays, qui a retrouvé une stabilité économique et politique faisant de lui la première puissance d’Afrique du Nord, sait qu’il représente une cible de choix pour l’empire, qui ne tolère aucune velléité d’indépendance.

Une Algérie forte et souveraine n’est pas une perspective réjouissante pour les cercles sionistes, qui pourraient décider de lancer les hordes de djihadistes qu’ils manipulent au gré de leurs intérêts, à l’assaut du pays au million et demi de martyrs ».

Le parti étaye ses propos en rappelant la déclaration du ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, en mars 2014, dans laquelle il confirmait la présence de parties étrangères voulant mettre l’Algérie à feu et à sang à travers l’avènement d’un « printemps algérien » et ajoutant que ces mêmes parties « avaient ouvert plusieurs fronts près des frontières algériennes depuis la Libye, la Tunisie et le Mali ».

Le danger étant désormais à ses portes, la question est de savoir quelle sera la marge de manœuvre de l’Algérie face aux forces militaires atlantistes à ses frontières.