Une peine d’un an de prison ferme assortie d’une amende de 50 000 DA pour le hacker de Batna

Une peine d’un an de prison ferme assortie d’une amende de 50 000 DA pour le hacker de Batna

Le Pentagone,Safe Network et d’autres sociétés mondiales faisaient partie de ses victimes

Lieu : tribunal de première instance de Batna. Temps : hier. Evénement : affaire première du genre dans l’histoire de la justice algérienne et dont l’accusé écope d’une peine d’un an de prison ferme assortie de 50 000 DA d’amende.

Plusieurs personnes de toutes les couches sociales ont assisté au déroulement de cette affaire qui met en cause le dénommé Y. A. âgé de 21 ans et d’un niveau scolaire qui ne dépasse pas la 3e année secondaire, jugé pour le chef d’accusation de «recherche, collecte, propagation et commerce d’informations électroniques de façon illégale».

Durant son activité de hacking qui daterait de 4 ans, il a réussi à transformer son ordinateur en une machine capable de lui rapporter suffisamment d’argent, 100 millions de centimes, dit-on, et de nuire à autrui sans pour autant bouger de chez soi.

Lors de la série de questions-réponses échangées entre le jury et l’accusé, portant sur le pourquoi et le comment de la violation des secrets informatiques de certaines institutions mondiales connues pour leur système de sécurité infaillible, à l’exemple du Pentagone et des sociétés américaines géantes spécialisées dans la protection des données informatiques et de lutte conte le hacking mondial,

les regards des présents étaient fixés avec une attention démesurée sur le hacker, sûr de lui, qui répondait en toute clarté, tout en essayant de réfuter les moindres soupçons retenus contre lui.

«Ce que je faisais, déclare-t-il, ne dépassait pas une simple opération commerciale qui consistait à vendre par voie virtuelle des procédés de protection de sites internet ainsi que des prestations de services de publicité au profit d’opérateurs mondiaux.»

Argumentation confrontée à une contre-argumentation avancée par le juge, lequel n’a pas tardé à rejeter la thèse du mis en cause, accusé de s’être illégalement introduit dans des sociétés américaines, desquelles il s’emparait de données jugées top secrètes qu’il proposait par la suite à des hackers de différents pays, dont l’Australie, la Russie, la Turquie et bien d’autres de l’Europe de l’Ouest.

L’accusation incontestable du jury appuyée sur un rapport accablant élaboré par la police scientifique suffit à elle seule pour prononcer le verdict attendu par les curieux. Parmi ses victimes figurent les clients de Safe Network, une entreprise américaine dont il a piraté le site web et proposait les données auxquelles il a eu accès à d’autres pirates de diverses nationalités dont un Algérien installé en Grande-Bretagne,

en contrepartie de mandats internationaux. Rappelons que l’accusé a été arrêté après qu’Interpol eut été saisie par une des sociétés victimes. Depuis, les investigations menées ont conduit à localiser avec exactitude l’auteur de l’une des affaires qui ont fait couler beaucoup d’encre.

Lors de son arrestation, les services de sécurité ont mis la main sur d’importantes données secrètes. Ses avocats, au nombre de deux, se basant sur «l’absence de preuves palpables et de sa bonne réputation ainsi que celle de sa famille», ont vainement essayé de persuader la justice en vue de prononcer un non-lieu en sa faveur.

Karim Bahamma