L’agence de presse algérienne a annoncé dans un communiqué ce samedi 1ᵉʳ mars que le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, a donné des instructions aux services de la police aux frontières de refouler l’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, en lui interdisant l’entrée sur le territoire français, sous prétexte qu’elle ne disposait pas de suffisamment d’argent.
Cette décision a été prise bien que l’épouse du diplomate était en situation régulière, ayant présenté un certificat d’hébergement, une attestation d’assurance et la carte de crédit de son mari.
Cette mesure intervient après les déclarations apaisantes du président français, Emmanuel Macron, depuis le Portugal, visant à atténuer la tension dans les relations algéro-françaises, qui n’ont jamais atteint un tel niveau de dégradation.
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L’agence de presse algérienne a vivement réagi aux dernières déclarations du ministre de l’Intérieur français, les qualifiant de « provocation de trop ».
Elle a également affirmé que l’Algérie, victime de ce « double discours » au plus haut niveau de l’État français, ne peut rester les bras croisés et prendra toutes les mesures de riposte que cette situation impose.
Crise Algérie – France : Macron clarifie sa position sur l’accord de 1968
Alors que les relations entre la France et l’Algérie traversent une période de turbulences, le président Emmanuel Macron a pris la parole depuis le Portugal pour aborder un sujet brûlant : l’accord bilatéral de 1968.
Cet accord, qui régit l’immigration algérienne en France, est au cœur d’une polémique, la droite et l’extrême droite françaises réclamant son abrogation. Face à ces demandes, Emmanuel Macron a affirmé qu’il n’était pas question de dénoncer unilatéralement cet accord, soulignant qu’une telle décision n’aurait « aucun sens ».
Le président français a révélé avoir discuté de cet accord avec son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, lors de sa visite en Algérie en août 2022. Ils avaient alors envisagé de « rouvrir » l’accord pour le moderniser, compte tenu des « beaucoup de choses qui doivent être faites de part et d’autre ».
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Emmanuel Macron a également précisé que les Premiers ministres des deux pays avaient poursuivi ces discussions dans le but d’ouvrir un travail de modernisation de cet accord.
Cette prise de position intervient alors que le gouvernement français a récemment donné un ultimatum à l’Algérie, lui laissant un délai d’un mois à six semaines pour réviser l’ensemble des accords sur l’immigration, sous peine de les voir dénoncés.
Cependant, le président Macron a tenu à clarifier que l’accord de 1968 n’était pas concerné par cet ultimatum, qui vise plutôt l’accord de 1994.
En parallèle de ces déclarations, Emmanuel Macron a réitéré son appel à la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, actuellement détenu en Algérie.
Cette clarification du président Macron sur l’accord de 1968 intervient dans un contexte de tensions persistantes entre la France et l’Algérie, qui entrent dans leur huitième mois.