Une affaire de publication scientifique douteuse secoue le monde universitaire algérien. Une revue brésilienne, « Studies in Engineering and Exact Sciences », est au cœur d’un scandale.
Des enseignants-chercheurs algériens, attirés par la perspective de valoriser leurs carrières, se sont rués pour y publier leurs travaux en échange de sommes allant jusqu’à 55 dollars.
Selon l’écrivain Abu Bakr Khaled Saad Allah, cette revue brésilienne ne serait pas affiliée à une institution scientifique reconnue. Elle serait dirigée par une femme titulaire d’un master et aurait un comité de rédaction composé de dix professeurs, tous brésiliens sauf un Portugais et un Algérien de l’université de Béchar.
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La revue, qui prétend couvrir tous les domaines de l’ingénierie et des sciences exactes, a publié en 2024 trois numéros contenant un nombre inhabituellement élevé d’articles de chercheurs algériens. Sur les 175 articles du premier numéro, seuls 15 proviennent d’universités brésiliennes ou de la région. Cette surreprésentation des chercheurs algériens a suscité de vives interrogations.
Des investigations ont révélé que la revue exigeait 55 dollars par article publié, sans se soucier de la qualité scientifique des travaux. Ce système de publication payante a permis à la revue de générer des revenus de plus de 50 000 dollars auprès de chercheurs algériens, le tout dans un contexte d’opacité et de manque de contrôle.
Le ministère de l’Enseignement supérieur monte au créneau
Face à ce scandale, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a réagi en publiant une circulaire rappelant les critères d’évaluation des revues scientifiques.
Le ministère a notamment souligné que la revue « Studies in Engineering and Exact Sciences » (ISSN : 2764-0981), ne figurait pas sur les listes de référence internationales comme Scopus et que ses pratiques de publication étaient en contradiction avec les normes éthiques en vigueur.
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Le ministère appelle donc les chercheurs à la vigilance et à privilégier les revues indexées dans les bases de données internationales reconnues.
Ce scandale souligne l’importance d’une évaluation rigoureuse des revues scientifiques avant d’y soumettre ses travaux. Les chercheurs doivent se méfier des offres alléchantes de publication rapide et à bas coût, qui peuvent cacher des pratiques frauduleuses.
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